Ecologie pour Rosny

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De la qualité du débat politique à Rosny

Quelques réactions en réponse au texte de l’Uram, signé par Claude Pernès,
dans Rosny Magazine de décembre 2007.

Les élections municipales approchant, Claude Pernès n’a laissé à personne le soin de polémiquer dans le n°117 de Rosny Magazine, avec les représentants de la section PS de Rosny. Au passage, les socialistes de Rosny sont les seuls membres de l’opposition municipale avec qui monsieur le maire daigne croiser le fer officiellement. Ni les Verts, ni le parti communiste n’ont l’honneur d’être pris à parti et invectivé. Car monsieur le maire invective ou tourne en ridicule, c’est sa manière de faire de la politique localement. Il suffit d’assister aux conseils municipaux pour s’en rendre compte. Cette fois-ci, les socialistes sont présentés comme des gens qui « s’amusent à affoler la population à coup de pétitions plus ou moins fondées. » Je laisse au PS le soin de se défendre, mais j’aimerais relever ici quelques incongruités et déformations de la réalité.

Le fait du prince
Monsieur le maire prend pour exemple son projet de fermeture de l’école maternelle Niepce, située à la Boissière, en expliquant que le PS « s’était précipité » pour faire signer une pétition aux parents d’élève l’an dernier. Il est d’abord désagréable de voir les parents d’élève brossés comme des pantins écervelés prêts à signer n’importe quoi. Mais il est surtout surprenant de lire que cette opération était « une fusion de deux écoles permettant de mutualiser les moyens pour créer un centre de loisirs pour les enfants de La Boissière ». En réalité, la municipalité voulait regrouper tous les enfants dans les locaux de l’école Dolet pour utiliser les locaux de l’école Niepce afin d’y installer une ludothèque. Elle y a renoncé devant la fureur des parents d’élève qui ne voyaient pas pourquoi leurs enfants seraient entassés dans un bâtiment pour permettre au maire de réaliser quelques économies sur des investissements inutiles. Inutiles en effet, car le quartier de La Boissière bénéficie d’un magnifique centre socioculturel dans lequel cette ludothèque aurait toute sa place. Mais cette histoire est révélatrice. Les explications de Claude Pernès ne peuvent masquer qu’après 25 ans de règne, sa méthode de gestion s’apparente toujours au fait du prince : je décide seul dans mon coin et j’impose ma décision. Quitte à revenir en arrière si les électeurs ne sont pas d’accord.

Mauvaise gestion des écoles
Il y aurait également beaucoup à dire sur la gestion des locaux scolaires par la municipalité UMP/UDF réunie au sein de l’URAM. Malgré les panneaux d’information installés aux portes des écoles, sur lesquels sont décrits les menus travaux effectués pendant l’été, l’état de nos établissements scolaires est lamentable. Est-ce la raison pour laquelle de nombreux parents envoient leurs enfants dans des écoles privées situées à Villemomble ou à Montreuil ? Toujours est-il que le nombre d’enfants scolarisés à Blanche de Castille (Villemomble) et à Henri Matisse (Montreuil) est si important, que la municipalité est obligée de verser une subvention à ces établissements. Henri Matisse recevra 12 188 euros pour l’accueil de 65 petits rosnéens durant l’année 2007-08. Des subventions versées chaque année qui expliquent en partie que l’argent manque pour réhabiliter certains bâtiments scolaires dont les fenêtres rouillées laissent encore passer la chaleur en hiver. A la rentrée 2002, les parents d’élève de l’école Mermoz ont été obligés de lancer une pétition (sans l’aide de personne) pour obtenir des réparations urgentes qui ne venaient jamais. Mais c’est une reconstruction totale du bâtiment qui serait nécessaire.

La destruction du Trianon
Autre fable que recèle le texte de Claude Pernès : celle de la « réhabilitation du Trianon ». En réalité, le projet initial prévoyait bien une destruction contre laquelle les Verts de Rosny se sont mobilisés autant sinon plus que les socialistes. « L’ambitieux projet de réhabilitation » vanté par Claude Pernès, qui reprend ce terme d’ailleurs quelques lignes plus loin pour parler d’un « ambitieux projet de salle polyvalente qui doit succéder à ce bâtiment… » a bien été imposé par les quelques 2000 signatures de rosnéens exigeant la conservation du Trianon. Au passage, notons qu’à force de mettre son « ambition » en avant, monsieur le maire se prend les pieds dans le tapis. Parler de « réhabilitation », puis quelques lignes plus tard de « succession » d’un bâtiment par un autre, montre bien que le projet n’était pas clair et a été modifié en cours de route. Car rien n’était prévu dans le projet initial. Pas plus de réhabilitation que de construction d’une salle dans un immeuble d’habitation. C’est l’action militante de l’opposition qui a obligé monsieur Pernès à revoir sa copie et à admettre que de nombreux rosnéens souhaitaient garder un cinéma de proximité, leur permettant d’éviter de prendre leur voiture pour se rendre au multiplexe de Rosny II.

La culture, parent pauvre de la politique municipale
La culture n’est pas le fort de Claude Pernès. Il préfère accueillir le « salon des vins et produits gourmands » dans sa mairie, plutôt que de proposer des activités culturelles à ses administrés. A quoi sert une salle polyvalente capable d’accueillir des séances de cinéma, du théâtre ou des concerts quand la municipalité est incapable de garder une troupe de théâtre comme celle de William Mesguich (le Théâtre de l’Etreinte) ?
Depuis 25 ans. le Trianon a été laissé à l’abandon, sans aucun investissement pour le réhabiliter, ni budget pour proposer une programmation ambitieuse. Symbole de ce désintérêt pour la culture, le délabrement de la salle Georges Simenon, fermée depuis plus d’un an pour non respect des normes de sécurité. De toute évidence, Jean-Paul Fauconnet, l’adjoint au maire, délégué aux affaires culturelles, a toutes les peines du monde à défendre son budget face à Claude Pernès. Espérons que MusicOparc ne connaîtra pas le même sort que la Compagnie de William Mesguich.
Mais malgré ces résultats peu glorieux, monsieur le maire n’admettra jamais ses erreurs et préfère se moquer de « la mauvaise foi » de « monsieur Vachieri et de ses amis ». Car lorsque Claude Pernès polémique avec son opposition, il ne défend pas ses choix de gestion. Mieux, lui qui a changé plusieurs fois de couleur politique tout au long de sa carrière, passant du parti Radical à Démocratie Libérale en 1998, puis à l’UDF en 2002, dénie toute réflexion politique à ses adversaires. Monsieur le maire attaque les hommes et les femmes qui lui font face. Il préfère se gausser comme un enfant d’école maternelle peut se moquer de ses petits camarades quelquefois, pour le plaisir de se sentir supérieur…

Un manque de démocratie
Cette attitude lui permet de cacher le manque de réflexion collective qui caractérise son mode de gestion. L’exemple de la piste de karting révélée par le Parisien il y a quelques semaines est symptomatique. Sans prendre la peine d’évoquer le projet en conseil municipal, ni d’organiser une consultation des rosnéens sur le sujet, Claude Pernès confie à une journaliste l’idée qu’une piste de Karting pourrait être aménagée derrière Domus, le centre commercial dédié à la maison. Non content d’avoir bétonné une des dernières zones humides de l’est parisien pour permettre l’érection d’un paquebot de la consommation attirant dans notre commune des milliers de voitures chaque semaine et engendrant bruit et pollution supplémentaire, notre édile veut offrir à l’Association sportive de Karting (ASK), pourtant basée à Montreuil, un lieu pour abriter son activité. Au risque d’en faire un gouffre financier, comme le golfe de Nanteuil depuis des années. Pas de problème pour Claude Pernès, il gouverne seul et ne s’attarde pas à interroger ses concitoyens sur l’utilité d’un projet décidé dans le secret de son bureau. D’où sa fureur sans doute, à voir que l’opposition fait son boulot… qu’elle s’oppose en faisant signer une pétition. Et il accuse… « Après avoir atteint un tel niveau de mauvaise foi, il ne reste à M Vachieri et à ses amis qu’à faire circuler une pétition pour le retour du beau temps et à s’en attribuer le mérite au changement de saison », ironise-t-il.
Ironie, déformation de la réalité, moquerie grossière, le panel d’expression de Claude Pernès en politique semble extrêmement limité. Et cela fait 25 ans que cela dure… Mais puisqu’il parle du retour du beau temps, pourquoi n’avancerait-on pas la date du printemps en 2008 ? Les 9 et 16 mars prochains, nous pourrions faire comprendre à Claude Pernès que ses mauvaises manières n’ont plus cours. Et que la commune a besoin d’un projet alternatif et innovant. A bon entendeur… E.B

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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