Ecologie pour Rosny

Un site utilisant WordPress

Ecologie : les mauvaises leçons d’un néophyte

Sous le titre « Laisse béton », Claude Schmierer, Adjoint au maire, délégué à l’Urbanisme et à l’intercommunalité de Rosny, tance son « estimée opposition municipale » dans le dernier numéro de Rosny Magazine. Accusés de manquer d’idées, les socialistes et les Verts sont présentés comme des gens de mauvaise foi qui critiquent « le bétonnage systématique du moindre espace libre de Rosny-sous-Bois ». Réponses argumentées…

Sous le titre « Laisse béton », Claude Schmierer, Adjoint au maire, délégué à l’Urbanisme et à l’intercommunalité de Rosny, tance son « estimée opposition municipale » dans le dernier numéro de Rosny Magazine (N°117, décembre 2007). Accusés de manquer d’idées, les socialistes et les Verts sont présentés comme des gens de mauvaise foi qui critiquent « le bétonnage systématique du moindre espace libre de Rosny-sous-Bois ». Or explique le maire adjoint, « notre ville peut s’enorgueillir d’avoir trois fleurs au concours national des villes fleuries (…), d’année en année depuis 2003 ».
On touche là à l’incompréhension totale de ce qu’est l’écologie et le développement durable chez les gens de l’Uram (UMP et UDF). Pour monsieur Schmierer, il suffit apparemment de faire pousser des fleurs pour prétendre gérer une commune suivant les principes du développement durable. Il est vrai que depuis que Nicolas Sarkozy se drape d’écologie en multipliant les promesses (qui commencent à se révéler fallacieuses) et que l’UMP se convertit (très discrètement, il est vrai) au discours de Nicolas Hulot, il y a de quoi en perdre son latin. Mais contrairement à ce que dit le caricaturiste de l’Uram, il y a loin des fleurs à la préservation de l’environnement.

Ferme pédagogique sans le soutien municipal
Soyons clair : les équipes du service des espaces verts de la mairie de Rosny-sous-Bois sont à féliciter pour les résultats obtenus dans les parcs et espaces fleuris de notre commune. Ainsi que pour leur initiative d’accueillir quelques animaux dans les années 80, embryon de la « ferme pédagogique » que nous connaissons aujourd’hui. C’est d’autant plus louable que pendant des années, cette initiative n’était pas reconnue par l’équipe municipale de Claude Pernès, ni soutenue financièrement. Mais il faut dénoncer les simplifications abusives de ceux qui souhaitent repeindre en vert leurs actions passées, sans changer en quoi que ce soit leurs mauvaises habitudes. Car si le site de la mairie de Rosny précise que l’usage des engrais est « raisonnable », il ne donne pas plus de précision. Où se place donc le raisonnable à Rosny ? Pourquoi tant de discrétion alors que les mairies qui font l’effort d’adopter des techniques soucieuses de l’environnement n’hésitent pas à donner des explications claires. La ville d’Alançon présente en détail ses méthodes pour réduire la fertilisation de ses parcs et jardin au strict nécessaire. Plus proche de nous, le service des espaces verts de Bondy n’utilise quant à lui quasiment plus d’insecticide : ces produits chimiques sont remplacés par des… coccinelles. Voilà des choix réellement  significatifs en faveur du développement durable. A Rosny, on en parle beaucoup, mais les réalisations concrètes se font attendre.
D’ailleurs le site de Rosny fournit la preuve que l’équipe de Claude Pernès communique beaucoup, mais agit peu pour améliorer notre environnement quotidien. Le texte cité plus haut révèle ainsi que monsieur le maire « prépare un règlement municipal pour limiter la prolifération des panneaux publicitaires ». Bravo, mais nous avons tout de même attendu 25 ans avant d’entendre parler de limiter l’implantation des panneaux publicitaires sur Rosny. Et par ailleurs, les promesses n’engageant que ceux qui les écoutent…

Construire ne suffit pas
Pour finir, on ne peut laisser passer l’affirmation de monsieur Schmierer qui assure que la municipalité apporte « des solutions » à la crise du logement. « A Rosny, affirme notre élu, nous essayons d’y faire face en réhabilitant l’habitat vétuste et cela passe parfois par une densification contrôlée de l’habitat ». Inutile de sursauter, Claude Schmierer explique sans rire que la municipalité « réhabilite » l’habitat. Si les mots ont un sens, une réhabilitation n’est pas une destruction suivie d’une construction d’un bâtiment neuf. Or c’est pourtant la seule méthode suivie par la municipalité ses dernières années. Elle sera encore adoptée en 2008, pour raser les maisons situées derrière le Trianon, le cinéma municipal. Certaines sont pourtant des exemples remarquables d’architecture de banlieue qu’il serait souhaitable de « réhabiliter ».
Pour autant, les Verts sont bien conscients de la nécessité de construire de nouveaux immeubles près des lignes de chemin de fer et dans la proche banlieue, afin de limiter l’usage de la voiture au strict nécessaire. Et en obligeant les promoteurs à respecter des normes draconiennes pour limiter le plus possible la consommation d’énergie, ce que ne fait pas l’actuelle municipalité. Mais nous n’oublions pas que la crise du logement frappe d’abord les ménages les plus en difficulté. Comment peut-on prétendre « résoudre la crise du logement » en laissant les promoteurs construire des résidences de standing dont le prix à l’accession n’est pas à la portée de ceux qui en ont le plus besoin ? Pour résoudre la crise du logement, il faut construire des HLM. Et ne pas confier leur gestion à des organismes privés, comme le fait l’équipe de l’Uram depuis des années… Avec le résultat inévitable d’une augmentation régulière du montant des loyers et la fuite de ceux qui ne peuvent payer sur d’autres communes plus accueillantes. Décidément, monsieur Schmierer ne peut donner de leçon ni en matière de respect de l’environnement, ni en matière de solution à la crise du logement.
E.B.

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

Les commentaires sont fermés.

Aller à la barre d’outils