Ecologie pour Rosny

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Populisme et mauvaise foi

Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale, souhaite expérimenter un service minimum pour répondre à la journée de grève des enseignants, le jeudi 24 janvier 2008. Claude Pernès, maire de Rosny a déclaré que Rosny-sous-Bois était volontaire. Cette annonce, qui va à l’encontre des positions anciennes de notre édile, permet de mesurer sa mauvaise foi, son opportunisme politique et son manque d’éthique.

Jeudi prochain, le 24 janvier, les syndicats enseignants ont appelé à une grève nationale. A cette occasion, Xavier Darcos a proposé la mise en place d’un « service minimum » consistant en une garderie dans les écoles concernées par la grève. Ce sont les services municipaux des communes volontaires qui organiseront cette garderie. Pour encadrer les enfants, les maires qui se seront fait recenser par l’Etat, devront mobiliser leurs agents. Ces frais supplémentaires seront remboursés par l’Etat, lequel puisera dans les économies de salaires réalisées grâce au personnel de l’Education nationale en grève, comme l’explique Les Echos.

Les syndicats enseignants parlent de restriction à l’exercice du droit de grève. Se pose alors une question, le droit de grève d’un enseignant est-il comparable à celui de n’importe quel autre salarié français ? Oui, mais… Certes, les enseignants bénéficient du droit de grève au même titre que n’importe quel citoyen français. Mais un instituteur s’occupe d’enfants. Or un nombre non négligeable d’enfants peut se retrouver à la rue si l’école n’ouvre pas à 8h20, pour cause de grève…

Instituteur à la retraite, mon père a terminé sa carrière en tant que responsable d’une école primaire de quelque vingt classes, dans le 18ème arrondissement parisien. Lorsque ses collègues faisaient grève, il avait l’habitude d’accueillir tous les enfants que les parents ne pouvaient vraiment pas garder, en expliquant que « la responsabilité de l’école était de s’en occuper, à partir du moment où les parents les lui avaient confiés« . Je partage son opinion. D’autant plus facilement que, pour ma part, je considère qu’il ne s’agit pas d’une atteinte au droit de grève des enseignants. En effet, ce serait leur faire injure de prétendre qu’un accueil en garderie est un service équivalent à un travail en classe…

Et c’est bien la raison pour laquelle, en 2003, lors de la grève de l’Education nationale qui a duré plusieurs semaines, nous sommes allés en délégation à la mairie, pour demander à Claude Pernès, maire de Rosny-sous-Bois et tête de liste de l’Uram (UMP + UDF Nouveau centre) aux prochaines municipales, s’il pouvait ouvrir une ou deux classes et aider les parents de l’école Painlevé (aujourd’hui fusionnée avec Mermoz) à organiser une garderie pour ceux d’entre nous qui ne pouvaient pas s’occuper de leur enfants. A l’époque, sa réponse a été claire : « je ne suis pas responsable de la situation, a-t-il expliqué en substance. Et il n’est pas question que la commune paie pour aider les instits à faire grève ».

Quelle n’a donc pas été ma fureur de lire ceci dans un article intitulé « Le service minimum à l’école, c’est parti », publié par le Parisien du 9 janvier 2008 :

« On organisait une garderie les jours de grève avec nos agents et notre argent. Le concours financier de l’Etat est le bienvenu », sourit Claude Pernès, maire de Rosny (Seine-Saint-Denis). Puis, plus loin : « Ma ville est partante. Je n’ai rien contre le droit de grève, mais il faut en limiter les inconvénients pour les enfants et leurs parents », affirme Claude Pernès, le maire (Nouveau Centre) de Rosny-sous-Bois.

Comment peut-on faire preuve d’un aussi grand cynisme et d’une mauvaise foi aussi énorme…

S’il y a une chose qui tue l’esprit civique en France. Une chose qui explique que nombre de citoyens crient : « Tous pourris » et refusent de participer aux élections, c’est bien le populisme et le manque d’honnêteté intellectuelle d’un trop grand nombre d’élus. Non seulement Claude Pernès ment et n’assume pas une partie de ses actes, en tant que maire, mais il participe à une opération médiatique montée par le ministre de l’Education nationale, consistant à essayer de « retourner » une partie des parents d’élève contre les enseignants. Je déplore son attitude et considère qu’elle n’est pas digne d’un élu… et je saurai lui rafraîchir la mémoire si l’occasion se présente. En attendant, je considère qu’un maire ne peut se désintéresser des difficultés de ses administrés, engendrées par une grève des enseignants et qu’il ne devrait pas attendre une subvention de l’Etat pour faire face à ses responsabilités.  Eric Béal

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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