En économie aussi, la droite manque d’imagination. Rencontre avec deux militants de l’Uram, à l’occasion d’une distribution de tracts. La discussion s’est portée sur les moyens de créer de l’emploi sur le territoire de la commune de Rosny-sous-Bois.
Dimanche 17 février 2008, le soleil resplendissant et la proximité des élections municipales avaient incité les militants de tout bord politique à sortir faire leurs courses,rue Gallieni. Pour l’électeur, c’était l’occasion de ramasser les tracts de toutes les listes en quelques mètres de trottoir et de pouvoir comparer.
Pour moi, ce fut l’occasion d’échanger quelques arguments avec Ivan Itzkovitch, 19 ans, 5ème de la liste présentée par l’Uram (UMP + Nouveau Centre) et un militant beaucoup plus âgé dont je n’ai pas retenu le nom. Commencée mezzo vocce, notre conversation ne tarda pas à prendre une tournure polémique. Je laisse de côté les échanges aigre-doux sur la réalité de la conversion au développement durable de Claude Pernès et de son équipe.
Création d’entreprise alternative
La discussion s’est animée lorsque nous avons abordé l’économie et l’emploi. Il est de bon ton à droite, de considérer que la gauche et les écologistes n’y connaissent rien en économie. La position de mes interlocuteurs était simple : la présence de chefs d’entreprise sur la liste de l’Uram prouve que la droite rosnéenne est la seule à même de répondre à la nécessité de créer des emplois sur la commune. Comme si l’entreprise individuelle ou capitaliste était l’unique façon de créer une entreprise A l’époque où la poursuite effrénée du profit pour satisfaire l’actionnaire coûte plusieurs milliards d’euros à la Société Générale et des milliers de pertes d’emplois par an en France, il n’est pas inutile de redécouvrir une organisation plus démocratique et plus saine : la coopérative de production. J’ai cité Les Nouveaux Robinsons, ce supermarché de produits biologiques situé à Montreuil (et dans le 92) est une coopérative dans laquelle les salariés sont représentés au conseil d’administration, à côté des détenteurs de part (l’équivalent d’une action capitaliste) et prennent part aux décisions. Depuis sa création il y a presque 15 ans, son développement ne se dément pas. 140 emplois ont été créés. Cet argument a fait rire mes interlocuteurs : « les coopératives, ça ne marche pas », m’ont-ils assuré, niant la réalité et faisant preuve d’une grande étroitesse de vue idéologique. Avant de s’éloigner, le plus âgé m’a gratifié d’un « Monsieur Béal, vous m’avez bien fait rire. Si un jour, vous venez à l’Uram, nous vous chargerons d’animer nos soirées. »
Mépris et ignorance
Décidément, les années passent, mais les militants de l’Uram (UMP + Nouveau Centre) ne changent pas. Toujours aussi méprisants pour ceux qui ne partagent pas leurs positions idéologiques…. Pour autant, cet échange d’opinions m’a permis de constater que, malgré de constants efforts de communication et la mise en avant du « développement durable », nouvel ingrédient indispensable au discours de l’UMP et du Nouveau Centre, la droite rosnéenne colle toujours à une vision étroite du fonctionnement de l’économie. Plutôt que d’appuyer les initiatives locales de l’économie solidaire, elle préfère proposer une « plateforme emploi » pour favoriser les candidatures des rosnéens à l’occasion de l’extension de Rosny2. Un choix peu compatible avec le développement durable. Non seulement les emplois à Rosny sont souvent peu qualifiés, mais surtout, le centre attirera un nombre croissant de voitures sur le territoire de la commune, ce qui génèrera une pollution en constante augmentation. Autre conséquence d’un tel choix, le centre commercial va finir par tuer les petits commerces du centre ville et des quartiers. Citer le développement durable et l’Agenda 21 ne suffit pas à transformer les vieilles lunes libérales en économie compatible avec la réduction des polluants et de l’effet de serre… Ni à créer des emplois pour les rosnéens.
