La découverte déprimante dans le pacifique, d’un septième continent constitué de plastiques, augure mal de l’avenir de la planète. Petit coup de pessimisme personnel…
On arrête pas le progrès. Qui n’a pas fait l’expérience déprimante de découvrir une plage de l’atlantique jonchée de débris de toutes formes et de toutes les couleurs. Vieux bidons, stylos, morceaux de mousse, chaussures, paquets de cigarette, bouts de filin ou de filet de pêcheur et même des vieux pneus. Sans parler des milliers de mégots enfouis dans le sable par des vacanciers trop fainéants pour les emmener au moment de repartir « faire manger le petit ».
Mon expérience personnelle sur l’ile d’Oléron, l’été dernier m’a préparé à la découverte d’un futur « septième continent » composé de déchets plastiques, dans le nord-est du Pacifique, entre Hawaï et les Etats-Unis. D’après un article publié par le quotidien espagnol ABC et traduit par Courrier International (n° 907), il existe une zone de 3,43 millions de kilomètres carrés (plus de six fois la France) dans laquelle les courants charrient tous les déchets rejetés sur les côtes de l’Amérique du Nord et au Japon. Dans certains endroits précise l’auteur, la couche de plastique atteint une épaisseur pouvant aller jusqu’à 30 mètres. On y compte six tonnes de plastique pour une tonne de plancton.
Une photo publiée par Le Monde, montre un petit crabe ayant adopté la couleur rouge d’un vieux panier à linge en plastique. Si les animaux peuvent s’adapter aux saloperies que nous rejetons à la mer, il est certain que nous préparons un avenir problématique à nos enfants. Les plastiques ne sont pas biodégradables et peuvent durer jusqu’à 500 ans. Mais ils se désagrègent en morceaux de plus en plus petits et apparaitront forcément dans la chaine alimentaire un jour ou l’autre. Si ce n’est déjà fait.
Lorsque les poissons auront crevé en grand nombre à force d’ingérer du plastique et de ne pouvoir le digérer, nous serons dans de beaux draps. Mais qui s’en soucie vraiment. A voir la façon dont les vacanciers français sur les plages, ou les citadins franciliens dans leur quotidien, gèrent leurs ordures, je suis pessimiste sur l’avenir… E.B.
