Il ne constitue pas un capital électoral dont l’écologie française, ou les Verts, seraient propriétaires.

Les électrices et les électeurs qui ont choisi Europe écologie ont exprimé librement leur choix, sans arrière pensée, en répondant à la question qui leur était posée : quelle orientation pour l’Europe, et quel modèle de développement promouvoir pour sortir de la crise ?

Ils n’ont pas cherché à adresser un message à tel ou tel, mais bien à affirmer une conviction, et une exigence : celle de voir les questions environnementale, sociale et sociétale , qui sont au cœur de la crise du système libéral et financier, enfin prises à bras le corps.

Ils ont jugé que les réponses qui leur étaient proposées par les écologistes, que les candidats qui portaient ce projet, étaient les plus convaincants, les plus pertinents, et les plus crédibles.

En cela, ces bons résultats ne créent pour nous, écologistes, que des devoirs, et non des droits.

Ces élections traduisent également un paradoxe : alors que le parti présidentiel, arrivé largement en tête, apparaît comme l’un des gagnants du scrutin, les Français qui se sont exprimés ont, très majoritairement, choisi des formations de l’opposition. Le total des voix de droite est l’un des plus faibles de l’histoire électorale récente.

Les oppositions à Nicolas Sarkozy sont ainsi majoritaires, mais la leçon est là : l’antisarkozysme ne suffit pas à définir une politique, et à dessiner une alternative crédible et mobilisatrice.

Cela signifie que, dans la perspective des échéances futures, le temps est venu de réfléchir à une nouvelle construction politique, qui permette de redonner l’espoir, et de rendre aux 60% de nos concitoyens qui ne sont pas allés voter l’envie de participer à la construction de notre destin collectif. Le vote des Français démontre à quel point la question environnementale devra être au cœur de cette nouvelle politique.

L’abstention enregistrée au sein de l’électorat de gauche indique également que l’exigence de justice sociale ne peut se satisfaire de réponses datées, et de formules incantatoires.

La diversité des choix exprimés indique enfin que personne ne peut plus prétendre, à lui seul, incarner une perspective crédible susceptible d’emporter l’adhésion de nos concitoyens. La logique de partenariat sur des bases claires, respectueuses des identités et des valeurs de chacun doit être notre objectif (…)

Chacun doit savoir écouter le message délivré par des électeurs, qui souhaitent une réorientation profonde des logiques de développement. Cela suppose notamment la remise en cause de projets d’aménagement qui ne répondent plus aux impératifs de notre temps, mais également l’avènement de nouvelles formes d’exercice du pouvoir.

Personne ne doit craindre d’accepter et de laisser s’exprimer librement la diversité des sensibilités qui forment la gauche, et le camp du progrès. Les Verts de l’Ouest seront fidèles à leurs engagements et au sens des responsabilités qui les a conduits à participer à de nombreux exécutifs locaux. Mais le message adressé hier par nos concitoyens nous engage et nous oblige.

Il doit nous amener à cultiver la logique du rassemblement de tous les écologistes, qui a été la base du succès électoral européen.

Il doit nous rendre exigeants, non pour nous-mêmes, mais pour des idées et une conception de l’action publique dans lesquelles, hier, tant de femmes et d’hommes de l’Ouest ont placé leurs espoirs.