Ecologie pour Rosny

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La folie des acheteurs du dimanche

En Conseil Municipal, Claude Pernès et l’Uram appuient la demande de Rosny 2 et Domus d’une autorisation d’ouvrir le dimanche tout au long de l’année. Une position, justifiée par la création d’emplois, qui se révèle très éloignée de leurs beaux discours sur le développement durable.



Un nouveau phénomène atteint Rosny-sous-Bois : les embouteillages du week-end. Depuis l’ouverture de Saturn, une nouvelle grande surface de produits bruns (télé, PC, téléphones) à Domus, ils bloquent une grande partie du nord de la commune.


Mardi 24 novembre 2009, le conseil municipal de Rosny devait répondre à la demande de création d’un périmètre d’usage de consommation exceptionnel sur le territoire. Ce « Puce » est rendu possible par la loi du 10 août 2009 qui, ironiquement, réaffirme le principe du repos dominical tout en visant à « adapter les dérogations à ce principe dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires ». Claude Pernès et l’Uram ont voté pour. Le représentant du Modem également. Autrement Rosny s’est abstenu. Le PS a voté contre.

Le raisonnement de Claude Pernès et de l’Uram est simple : Le Puce est pertinent à Rosny pour les centres commerciaux Domus et Rosny 2, ainsi que la zone commerciale de Nanteuil (Leroy Merlin, Office Dépôt, etc) car :

• une étude sur les usages de consommation dominicale a été menée avec les enseignes locales. Elle indique que sur une zone de chalandise supérieure à 10 minutes de trajet en voiture, la clientèle a des difficultés pour venir en semaine dans les horaires d’ouverture de ces commerces.

•certaines enseignes sont d’ores et déjà ouvertes le dimanche sans autorisation.

Personne  ne relève à l’Uram, qu’une étude réalisée avec les enseignes n’est pas neutre. Ses conclusions sont courues d’avance car les enseignes ont intérêt à démontrer la nécessité d’une ouverture dominicale. Par ailleurs, comme le souligne Jean-Pierre Mercadal (PC – Autrement Rosny) il n’est nullement écrit que si nous n’arrivons pas à faire respecter la loi (repos dominical) il faut demander une dérogation pour autoriser ce qui était interdit

UN MAUVAIS RAISONNEMENT

« Nous sommes les premiers à prendre une telle décision », a expliqué le maire de Rosny. « Mais vous verrez que toutes les villes de grand commerce vont faire de même dans les mois qui viennent. » Autrement dit, nous serions coincés : la concurrence des autres centres commerciaux de l’est parisien nous oblige à soutenir cette demande. Cette affirmation gratuite n’engage que lui. Il est peu probable que les élus écologistes des communes du 93 approuvent l’ouverture du grand commerce le dimanche, alors que Les Verts ont toujours défendu le repos dominical. En juillet dernier, le sénateur Vert Jean Desessard expliquait dans une allocution qu’il fallait tourner le dos à la logique du « produire plus pour consommer plus » et adopter un modèle de production plus soutenable.

« Domus a créé des emplois pour les rosnéens à la recherche d’emploi. Nous avons le taux de chômages le plus bas de Seine-Saint-Denis, il faut que cela dure. Et la présence de ces magasins nous permet de ne pas augmenter les impôts », ajoute monsieur le maire. Le raisonnement est simpliste. Pour créer des emplois, nous devons donc accepter les nuisances sonores et la pollution que ne manqueront pas d’apporter les milliers de voitures attirées par ces temples d’une nouvelle religion : la (sur) consommation. Malgré ses responsabilités de président de l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif), Claude Pernès oublie de prendre de la hauteur.


LE CHANTAGE À L’EMPLOI

Il n’est pourtant pas compliqué de se rendre compte, qu’à l’échelle de la région, l’ouverture des grandes surfaces le dimanche ne va pas créer d’emploi. Les consommateurs ne vont pas acheter plus de téléviseurs, de micro-ordinateurs ou de canapés pour autant. Martine Billard, député Verte à l’Assemblée Nationale ne disait rien d’autre en juillet 2009, lorsqu’elle accusait la droite de fabuler sur les créations d’emplois. « vous annoncez que l’ouverture du dimanche permettrait une augmentation du chiffre d’affaires de 30%. D’où vient ce chiffre extraordinaire ? Par quel miracle le pouvoir d’achat des ménages ferait-il un bond aussi soudain ? », s’offusquait-elle. En réalité, ce qui sera vendu sur Rosny, ne sera pas acheté ailleurs. Le raisonnement de la droite rosnéenne consiste simplement à déshabiller Pierre pour habiller Paul.


LA QUALITÉ DES EMPLOIS

Où est-il écrit que seul le grand commerce serait créateur d’emplois ? Autre question incontournable : quelle est la qualité des emplois créés à Domus ou Rosny 2 ? La droite rosnéenne se cache derrière son petit doigt lorsqu’elle explique que la loi du 10 août 2009 protège les salariés qui ne veulent pas travailler les dimanches. Dans un communiqué (décembre 2008), les Verts estimaient que « les salariés les plus précaires ne pourront évidemment pas refuser de travailler le dimanche face à la volonté des employeurs ou parce que ce sera le seul moyen de gagner un peu plus. Le travail du dimanche leur sera imposé au détriment de leur qualité de vie, de leur vie de famille et même parfois sans solution pour garder les enfants. » Mardi soir, Pierre-Olivier Carel (Modem Rosny) expliquait, qu’il « faudra veiller au respect des critères sociaux et des compensations sociales pour les salariés (salaires et repos complémentaire). Une position morale et bien pensante un peu éloignée de la réalité. Tous les syndicalistes savent que l’application du Code du travail dans les grandes entreprises est souvent très souple et dépend d’abord du bon vouloir de la direction ou de la combativité des représentants du personnel.


CHANGER DE LOGIQUE

Les Verts Rosny auraient voté contre cette demande de création d’un Puce. De même qu’ils n’auraient pas soutenu le projet Domus, en dépit du chantage à l’emploi exercé depuis des années par Claude Pernès. Il existe en effet d’autres moyens de créer des emplois. Plutôt que de favoriser un mode de vie déjà dépassé et qui sera gravement remis en cause dès que le prix du pétrole remontera, nous aurions cherché les moyens d’attirer des entreprises de la nouvelle économie (spécialistes du bâtiment écologique, des nouvelles technologies, du design et du marketing etc), voire de développer des activités traditionnelles fortement créatrices d’emplois comme les cultures maraîchères. Aujourd’hui, prévoir l’avenir consiste à contribuer à la transformation écologique de l’économie et de la société. Et non à renforcer leurs travers, source de pollution et d’inégalités sociales croissantes… E.B.



Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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