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Finances municipales : des augmentations fiscales cachées !

Mardi 16 février 2010, se déroulait le DOB (débat d’orientation budgétaire) de la municipalité de Rosny-sous-Bois. L’occasion pour l’Uram (UMP + Nouveau Centre) de se réjouir de leur bilan financier équilibré. Mais ce satisfécit cache des choix politiques qui infirment le « Mieux vivre ensemble », le slogan de l’Uram pendant la campagne municipale. Illustrations en quelques exemples.

Pour une municipalité, comme pour toute collectivité locale, un budget ne se résume pas à une succession de sommes en euros, présentées en deux colonnes : recettes et dépenses. C’est surtout le reflet de choix politiques qui allègent ou pèsent sur la vie quotidienne des habitants. Après avoir passé en revue les modifications apportés par le gouvernement dans le financement des municipalités, Claude Schmierer, qui présidait la séance en l’absence de Claude Pernès – à qui nous souhaitons un prompt rétablissement – et Pierre Roques, l’adjoint au maire délégué aux Finances, nous ont expliqué que, décidément, « Rosny est une ville bien gérée car non seulement les ratios financiers sont au-dessus de la moyenne nationale, mais surtout ils sont bien meilleurs que la moyenne des villes de Seine-Saint-Denis. » (voir document joint)

Dans le détail, les frais de personnel se montent à 769 euros par habitants pour une moyenne des villes de 40 à 50 000 habitants qui s’élève à 817 euros. Les frais financiers sont de 41 euros par habitant, pour 49 en moyenne dans les villes comparables à Rosny. La capacité d’autofinancement de Rosny (202 euros par habitant) est également supérieure à la moyenne (194 euros par habitant). Et en 2009, l’épargne nette serait supérieure à celle de l’année 2004. Summum de la démonstration, la dette de 44 millions d’euros représente une somme de 1063 euros/hab. Moins importante que la moyenne des villes comparables (1196 euros/hab) et surtout bien moins élevée que la dette moyenne des communes de Seine-Saint-Denis (1338 euros/hab).

Des investissements trop faibles depuis des années

Soit, on ne peut pas s’en plaindre. Les élus de l’Uram ont eux-même bénéficié de finances très saines en 1983, lorsqu’ils ont succédé à l’équipe de Roger Daviet (PCF). Mais les conséquences de cette orthodoxie budgétaire sont également visibles. Sur les investissements, Rosny-sous-Bois est en dessous de la moyenne avec 357 euros/hab, pour 437 euros/hab en moyenne dans les villes comparables (de 40 à 50 000 habitants). « On va augmenter nos investissements pour tenir nos engagements de campagne » a d’ailleurs précisé Patrick Capillon, maire adjoint délégué à l’éducation et la petite enfance. Preuve que jusqu’ici, la droite rosnéenne, au pouvoir depuis 28 ans, n’a pas été visionnaire.

De fait, un nombre non négligeable d’écoles attendent depuis des années que les élus de l’Uram consentent à investir dans l’isolation de leurs locaux, de leurs huisseries et dans le confort général de nos enfants. La situation ne date pas d’hier puisque les parents d’élèves du groupe scolaire Mermoz exprimaient déjà leur mécontentement en 2002, sur un site dénommé Ecole malade

Et le retard ne sera pas rattrapé en un an. Les 900 000 euros que coûtera le changement de la façade nord et du pignon est du bâtiment de l’école primaire Mermoz en 2010 n’y suffiront pas. Il restera à isoler le toit et surtout la façade sud pour obtenir une école plus confortable : moins coûteuse en chauffage l’hiver et plus protégée du soleil à partir d’avril-mai, lorsque le soleil surchauffe l’atmosphère des classes. Enfin, il restera à engager ce type de travaux sur les écoles Les Marnaudes, Bois Perrier, Félix Eboué, Pré-Gentil, Henri Mondor (la liste n’est probablement pas complète).

Des élus de l’Uram qui ne sont pas à l’écoute

Le manque d’investissement est tel qu’il en devient parfois dangereux. Depuis longtemps, l’équipe pédagogique des Marnaudes se plaignait des infiltrations dans le toit de l’atrium où les enfants font du sport. Il a fallu qu’une enseignante se casse le bras en glissant sur le sol mouillé, pour que la municipalité daigne financer en 2010 la rénovation complète de la couverture. Mais ni la salle de repos supplémentaire, réclamée depuis des années par les enseignants qui ne savent plus où installer les enfants pour la sieste, ni la présence d’Atsem supplémentaires (dame de services ayant suivi une formation spécialisée pour aider les institutrices dans la classe) ne seront accordées.

Cette gestion à courte vue a des conséquences financières. Car le mauvais état général des bâtiments communaux coûte de plus en plus cher. Pour l’année 2010, Pierre Roque estime que les augmentations des tarifs d’eau, de gaz, d’électricité et de combustible coûteront 380 000 euros supplémentaires à la commune. il aurait été plus rationnel d’investir dans l’isolation pour réduire notre consommation…

Des dépenses non judicieuses

Certains investissements décidés par l’équipe de Claude Pernès sont également critiquables. Cette année, les nouvelles installations de vidéosurveillance pèseront 800 000 euros sur le budget de la municipalité. L’équivalent d’une façade neuve pour une école. Pour quel résultat alors que l’efficacité de la surveillance par l’intermédiaire de caméras est très controversée. Voire considérée comme inefficace par nombre de villes dans le monde. Au mieux, elle sert à identifier d’éventuels coupables mais ne peut prévenir les actes de délinquance. Car pour faire de la prévention, rien ne vaut la présence d’adultes sur le terrain : éducateurs, travailleurs sociaux, animateurs, etc.

Arrrrsch !!!! Oui, mais voilà. Il faudrait rémunérer tous ces gens… et cela nuirait au bon résultat financier de Rosny (frais de personnel : 769 euros/hab). Depuis 1983, la droite rosnéenne préfère réduire ses frais de personnel et améliorer ses ratios financiers. Les maternelles n’ont pas un nombre suffisant d’Atsem (les dames de service spécialisée pour aider les institutrices en classe) et les cantines fonctionnent en partie avec du personnel privé. Quant aux éducateurs…

Une augmentation des impôts pour certaines familles

Autre exemple incontournable : le prix de la cantine scolaire. Claude Schmierer, Pierre Roque, Claude Capillon et l’ensemble des élus de l’Uram ne ratent pas une occasion de critiquer l’endettement des collectivités locales gérées par la Gauche. Sur l’air du « ces élus du PS, du PC ou des Verts sont des irresponsables ». Sans évoquer d’ailleurs le lien entre les décisions du gouvernement de Nicolas Sarkozy et la situation financière des départements, Régions et communes de France. Mais surtout, ils se gardent bien de comparer le coût d’un repas de cantine pour un(e) petit(e) rosnéen(ne) inscrit(e) en maternelle ou en primaire (jusqu’à 5 euros), avec celui de la cantine des collèges (2,40 euros maximum), qui sont gérés par le département.

L’autosatisfaction de l’Uram sur « les impôts qui n’augmentent pas » cache en réalité une augmentation très importante des charges financières pour certaines familles rosnéennes. Le nouveau quotient familial, mis en place depuis le 1er janvier 2010, a réservé une mauvaise surprise à une large majorité de parents : une augmentation subite des tarifs de 35% à 40%. Pas d’augmentation des impôts pour certains, une augmentation énorme pour d’autre et des services municipaux qui ne sont pas toujours à la hauteur des attentes du citoyens de base. Plutôt que de s’autocongratuler, l’Uram devrait faire profil bas…

De toutes évidences, le budget municipal est le reflet de choix politiques qui pèsent ou allègent la vie quotidienne des habitants. Et clairement, l’Uram a encore des progrès à faire pour aider les familles rosnéennes à « mieux vivre ensemble ».

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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