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Les révélations du président de l’Adsepa

Au cours du débat d’orientation budgétaire de mardi 16 février, Charles Vavassori, président de l’Adsepa – Association de défense et de sauvegarde de l’environnement du plateau d’Avron – a révélé qu’il avait demandé à la municipalité de Rosny-sous-Bois, de déverser les gravats issus de l’aménagement de la ferme pédagogique, sur une parcelle voisine, officiellement protégée par un arrêté Natura 2000. Illustration d’une démarche difficile à comprendre…

Au cours du débat d’orientation budgétaire de Rosny-sous-Bois, je suis intervenu au nom des Verts, pour expliquer que le budget présenté par l’Uram était loin d’être satisfaisant. Voir explications ici.

Dans sa réponse, Claude Schmierer s’est contenté de critiquer le texte du blog des Verts de Rosny, dans lequel nous dénoncions le permis de construire d’une « ferme forestière », qu’il a accordé sur le plateau d’Avron. Nous y dénoncions également le dépôt illégal de terre, de gravats et de débris « provenant de chantiers ». Sans répondre à mes arguments sur le budget. Il a fini son intervention en me menaçant de poursuites devant la justice pour diffamation. Réaction agressive et quasi injurieuse, typique des élus de l’Uram lorsqu’ils doivent faire face à la critique. La droite rosnéenne a une conception toute particulière de la démocratie…

C’est alors que Charles Vavassori, secrétaire général de l’ADSEPA, l’Association de défense et de sauvegarde de l’environnement du plateau d’Avron, a prit la parole. Ce monsieur est né à Rosny-sous-Bois. Il aime sa ville et a mené ces trente dernières années une série d‘actions pour « défendre et sauvegarder l’environnement du Plateau d’Avron ». Ce qui le rend plutôt sympathique. Mais le personnage est loin d’être un écologiste amoureux de la nature. Il semble plutôt se rapprocher des défenseurs de la tranquillité d’un voisinage préservé. Le blog de l’ADSEPA n’en fait pas mystère d’ailleurs, en expliquant que : « cette implantation  (la ferme forestière NDLR) devrait s’intégrer  en valorisant les lieux dans la mesure ou elle va permettre d’une part d’éliminer tous les dépôts sauvages d’ordures diverses et variées qui s’y accumulent avec la vermine qui va avec, les installations de SDF qui s’y développent (…) ». N’en déplaise à Charles Vavassori, le site de l’ancienne carrière de gypse sur le plateau d’Avron ne peut être résumé à un dépôt d’ordure. Il abrite un grand nombre d’espèce animales et végétales, répertoriées par l’Anca, une association de naturalistes, et bénéficie de plusieurs mesures de protection, dont un classement Natura 2000.

Un saccage autorisé par un défenseur de l’environnement ?

Mais fort de l’autorité que lui confère ses batailles passées, et le fait d’avoir écrit un rapport pour réclamer le classement du site en Espace naturel sensible ou ENS, Charles Vavassori n’y est pas allé de main morte. « Le journaliste du Parisien a écrit n’importe quoi, a-t-il expliqué. Il ferait mieux de se renseigner avant de sortir son stylo. Et d’expliquer qu’il avait « écrit à la rédaction du Parisien ». Puis, ce fut le scoop : « C’est moi qui ai demandé à la municipalité d’étaler la terre dégagée du chantier de la ferme pédagogique, sur le terrain destiné à la construction de la ferme forestière. C’est la meilleure façon de la conserver pour pouvoir la réutiliser afin de remodeler le futur parc du plateau d’Avron. » Deux aveux en une phrase. Même « demandé » par Monsieur Vavassori, le dépôt de gravats sur le plateau d’Avron n’en constitue pas moins une infraction à la législation.

Et le projet de la municipalité (que connait parfaitement le président de l’Adsepa) semble bien être de chambouler le milieu naturel existant pour créer un « square parisien » sur le modèle du parc Decesari. Plutôt que de s’inspirer du parc des Côteaux d’Avron aménagé sur la commune de Neuilly-Plaisance. Monsieur Vavassori prétend qu’il n’y avait pas de biodiversité à cet endroit. « Le terrain est recouvert de ferraille, de vieilles roues et souillé par des vieilles huiles de vidange laissées par un transporteur il y a des années », explique-t-il. Exact, mais seulement depuis la présence de gravats sur 4000 m2, comme le montrent ces photographies. Au passage, remarquons qu’il est singulier de constater qu’un « défenseur de l’environnement » a laissé une entreprise déverser son huile de vidange dans la terre pendant des années, sans réagir !

Un site natura 2000 sans biodiversité ?

Autre contradiction dans le discourt de Monsieur Vavassori : Pourquoi avoir rédiger un rapport pour obtenir le classement en ENS s’il « n’y a pas de biodiversité » ? Et comment se fait-il qu’un classement en Zone Natura 2000 ait été accordé ? L’autoproclamé défenseur de l’environnement du plateau d’Avron laisse de côté le fait que la nature n’a pas besoin de l’homme pour reprendre ses droits. Depuis que la carrière n’est plus exploitée, les espèces sauvages – végétales comme animales – se sont réinstallées sur le plateau. Même si l’ancienne carrière ne manque pas de carcasses de voiture et de déchets plastiques.

Nettoyer le site est une nécessité. Mais pourquoi le « remodeler » lorsque l’on peut l’aménager pour permettre une cohabitation intelligente de l’homme et de la nature ? D’autant plus que la réhabilitation des milieux naturels et les parcs rustiques sont de plus en plus privilégiés par les spécialistes. Bref, pourquoi transformer un coin de nature sauvage en « square parisien », alors que l’on peut aménager l’endroit intelligemment ? A l’exemple du parc des Côteaux d’Avron, sur la commune de Neuilly-Plaisance, dans lequel des sanctuaires pour espèces sauvages sont clôturés sans interdire aux familles et aux sportifs la possibilité de venir s’aérer.

Une valorisation financière pour le propriétaire ?

Pour expliquer son point de vue, Charles Vavassori indique que le propriétaire de la parcelle dévastée par les gravats, détient l’engagement de ERDF de faire déplacer les lignes à haute tension qui traversent le plateau à cet endroit. Est-ce une bonne chose pour la faune et la flore sauvages, ou une bonne nouvelle pour les propriétaires de pavillons qui entourent le site ?

Quoi qu’il en soit, la position du secrétaire de l’Adsepa est confuse. Car l’association précise sur son blog qu’elle se doute que le propriétaire des terrains a une idée derrière la tête. « Au-delà de ce constat , explique-t-elle, l’ADSEPA n’est pas dupe de l’objectif de valorisation financière qui motive le propriétaire promoteur de ce projet« . Double langage ? Il est vrai que Monsieur Vavassori est habitué à mélanger les genres. En 2008, il a distribué un tract à l’en-tête de son association pour soutenir la réélection de Claude Pernès et de l’Uram à la tête de la municipalité de Rosny-sous-Bois. Une confusion de plus pour cette figure pittoresque de la vie communale. E.B.

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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