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Fermeture de la raffinerie Total de Dunkerque : la voie de l’écologie

Dans un texte publié par le site Médiapart, Pascal Canfin, député européen Europe Ecologie, Jean-François Caron, tête de liste Europe Ecologie en région Nord-Pas-de-Calais, Sandrine Rousseau, maître de conférences en économie à l’université Lille I, troisième sur la liste Europe Ecologie du Nord et Patrick Tille, avocat au bareau de Lille, deuxième sur la liste Europe Ecologie du Nord, expliquent que la fermeture de la raffinerie Total de Dunkerque aurait dû être anticipée depuis longtemps. Exemple de ce qu’il aurait fallu faire dans le cadre de la conversion écologique de l’économie.

Comment manifester aux côtés des salariés de la raffinerie Total de Dunkerque, alors que les listes Europe écologie en région portent haut et fort la volonté de diminuer la consommation d’énergie fossile et donc le nombre de raffineries? C’est le dilemme auxquels les écologistes sont confrontés. Mais le dilemme n’est qu’apparent car la fermeture annoncée de la raffinerie est l’exact contraire de ce que nous portons et de ce pourquoi nous entendons nous battre.


Total est une entreprise qui se dit responsable. Pour en convaincre les actionnaires et comme toutes les entreprises cotées à la bourse de Paris, elle publie un rapport annuel dit de responsabilité sociale. Dans le cas de Total, la responsabilité sociale et environnementale dont elle fait preuve est une source inépuisable d’inspiration et d’enquête pour les ONG qui dénoncent sans relâche les dérives de l’entreprise et ses liens avec les pouvoirs les plus corrompus.

Dans le cas précis de Dunkerque, Total fait semblant de consulter le comité d’entreprise alors que les salariés connaissent déjà la décision de fermeture. Total est donc très loin d’une politique de responsabilité sociale qui eût été de travailler avec les salariés et les parties prenantes de l’entreprise, notamment les collectivités territoriales et les autres entreprises de la zone, dont les sous-traitants, pour organiser la transformation de cette raffinerie et non sa fermeture de manière unilatérale et brutale.
 

Anticiper l’avenir pour une conversion écologique de l’économie

Au-delà des méthodes très contestables de l’entreprise, cette situation nous interpelle, nous, écologistes, sur la manière de convertir l’économie. En effet, les emplois créés par les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique sont plus nombreux et plus stables que les emplois créés par les énergies fossiles. Ainsi, selon l’Insee, pour réaliser un million d’euros de chiffre d’affaires, une raffinerie doit employer deux personnes. Pour réaliser le même million d’euros, des travaux d’isolation des bâtiments permettent d’employer 16 personnes, soit 8 fois plus !

Bien sûr la création de ces nouveaux emplois n’est pas concomitante forcément et immédiatement avec la destruction des autres; de même que les qualifications des salariés ne sont pas immédiatement utilisables dans le secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. C’est là que réside l’importance d’une politique prospective et concertée qui anticipe l’avenir.
La conversion écologique telle que nous la proposons repose sur trois piliers :

• Le premier est l’existence d’une période de formation et de qualification avec maintien du salaire pendant le temps nécessaire à la qualification des salariés et la conversion de leur savoir-faire. Ceci pour permettre à chacun de ne pas être immédiatement pris à la gorge en cas de changement d’activité.


• Le second est le soutien affirmé par les pouvoirs publics, et notamment les collectivités territoriales, aux nouveaux secteurs et emplois pour accélérer leur émergence et leur développement (aide aux entreprises, marchés publics, etc). La création de sociétés d’économie mixte par les conseils régionaux dont la mission sera de mener à bien des plans d’isolation des bâtiments et d’installation d’énergies renouvelables permettra d’économiser de l’argent sur les factures de chauffage, de diminuer les émissions de gaz a effet de serre et de créer des emplois. Total a réalisé 7,8 milliards d’euros de bénéfices en 2009. Europe Ecologie est favorable à une taxation exceptionnelle de ses bénéfices pour financer le développement des emplois verts dans les régions.

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Enfin, le dernier pilier est la mise en place d’un espace de prospective et de prévision, au sein des collectivités, avec les entreprises et les salariés. Nous proposons que les régions mettent en place des contrats territoriaux de conversion écologique pour réunir les différents acteurs économiques autour de la table et anticiper les mutations. Si une entreprise refuse de dialoguer, alors elle ne doit pas recevoir d’argent public.


En ayant refusé d’anticiper, la direction de Total se comporte de manière irresponsable. Mais ceux qui veulent faire croire aux salariés que la raffinerie de Dunkerque est éternelle ne font pas mieux. Développer l’économie verte sur le bassin de Dunkerque, comme ailleurs, et attribuer un revenu de transformation écologique aux salariés concernés est la voie la plus protectrice à court terme et la plus porteuse d’avenir à long terme.

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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