Ecologie pour Rosny

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Débat budgétaire du 20 janvier 2011

La préparation du budget de la commune est l’occasion de visualiser les choix « politiques » et de gestion de la majorité (Uram). Quelle est la logique des investissements prévus ? Y a-t-il cohérence entre le discours et les actes ? Entre les priorités mises en avant et les budgets prévus. Choses vues et entendues ce jeudi soir.

La présentation annuelle du budget de Rosny-sous-Bois est toujours l’occasion pour lUram (rassemblement de l’UMP et du Nouveau Centre) de vanter ses réalisations et sa « bonne gestion ». Un exercice d’autant plus facile que les sommes présentées ne sont pas détaillées et que chaque parti d’opposition ne dispose que de cinq minutes pour présenter sa vision de la situation et faire d’éventuelles propositions contradictoires… Certes, le public peut poser des questions, mais le maire ne répond que s’il le veut bien. C’est à dire qu’il ne répond pas lorsque la question le dérange.

L’ambiance était habituelle : le cœur des pleureuses (fans de l’Uram dont beaucoup ont passé l’âge de la retraite)  était là pour soutenir la moindre répartie de Claude Capillon et accueillir d’un brouhaha réprobateur les questions critiques posées par quelques aventuriers dans le public.

Le contexte financier

Un budget primitif de 87,4 millions d’euros, des dotations de l’Etat en baisse mais des recettes d’impôts et de droits de mutation en hausse. Malgré la modification fiscale imposée par l’Etat (transformation de la TP en « contribution économique territoriale), les projets urbains se poursuivront en 2011. « Sauf imprévu, pas d’augmentation des impôts avant 2015« , et « recherche permanente d’économies ». Les rosnéens sont prévenus. Comme l’an dernier, la droite garde son crédo sur les impôts qui ne bougent pas et préfère augmenter éventuellement les tarifs de ses services aux familles. Après la cantine et l’école de musique, nous risquons donc d’autres mauvaises surprise au cours de l’année 2011.

La majorité municipale continue sur sa lancée en matière d’investissement. De 17,6 millions en 2010, nous passons à 16 millions prévus en 2011. Pas si mal, compte tenu des difficultés financières dues à la crise et à la réduction de la dotation forfaitaire versée par l’Etat (-130 000 euros). Le budget de Rosny s’est réduit considérablement depuis quelques années. D’un budget largement supérieur à 100 millions d’euros, nous sommes passés à 87 millions en 2011. En cause, la baisse des dotations de l’Etat. A l’inverse, les recettes dues aux projets immobiliers se portent bien.

Maintien du niveau des investissements

A Rosny, les « affaires » des promoteurs – lesquels sont souvent les mêmes depuis des années – sont toujours aussi dynamiques. Notamment du côté du futur « éco quartier » de la mare Huguet. Curieusement, le PLU (plan local d’urbanisme) autorise des immeubles de grande hauteur (26 mètres) tout le long de l’avenue Jean Jaurès, c’est à dire, dans un quartier essentiellement pavillonnaire. Les prix montent et les promoteurs n’hésitent pas à harceler les personnes âgées. De guerre lasse, certaines ont déjà vendu…

Enfin, n’oublions pas que nous revenons de loin. En 2005, les investissements ne se montaient qu’à 6 millions. Et au cours des années précédentes, la municipalité gérée par l’Uram (UMP + Nouveau Centre) s’était contentée de faire le minimum dans certains domaines : entretien des écoles, sans parler du Trianon, le cinéma municipal laissé complètement à l’abandon et des chaussées défoncées dans les quartiers périphériques. Pour ces dernières, les choses ne s’améliorent malheureusement pas.

Les priorités mises en avant

Difficile de s’y retrouver dans les comptes présentés aux rosnéens. Trois « priorités » sont évoquées par Claude Capillon : les espaces publics et l’environnement (4 millions), l’éducation (3 millions) et le sport et la culture (2,5 millions). A y regarder de plus près, une question se pose. Quels sont les choix qui ont présidé à l’élaboration de ce budget ?

Où sont les priorités sur les espaces publics et l’environnement ? Consacrer 2 millions d’euros, sur les 16 relevant de l’investissement, aux travaux de voiries constitue-t-il une priorité, alors qu’un maire se doit d’entretenir correctement les rues et les trottoirs de sa commune ? Réhabiliter le parking Timbaud (330 000 euros) est-il un exploit quand les rosnéens du centre ville voient les places libres et gratuites en bas de leurs fenêtres, envahies par les voitures des utilisateurs du RER ?

700 000 euros seront consacrés à l’éclairage public. Bien ! Mais quel sera le choix en matière d’équipement ? Va-t-on investir dans du matériel permettant des économies d’énergie (et des économies de fonctionnement) grâce à un dispositif éteignant la lumière lorsque plus personne ne bouge dans la rue ? C’est pourtant le « b.a. ba » lorsque l’on se targue de « bien gérer » et de privilégier le « développement durable ». Aucune indication n’a été donnée par la droite qui ne perd pourtant jamais une occasion de se féliciter de son agenda 21. Seule précision donnée par Claude Capillon : « un bon éclairage public permet d’améliorer la sécurité. » 

Sécurité obsessionnelle

On en revient à l’obsession première de la droite… la sécurité. Sur ce point, aucune information n’a été donnée sur ce que coûtera l’achèvement du réseau de vidéo protection, ni à combien s’élèvera le budget pour recruter et payer dans les années à venir tous les opérateurs nécessaires pour faire fonctionner ce système inutile… Car n’en déplaise au maire de Rosny, toutes les caméras de Londres n’ont pas pu empêcher les attentats de se produire il y a quelques années. La vidéosurveillance ne fait pas baisser la délinquance. C’est maintenant chose admise par les observateurs, voir ici. Pour leur part, les écologistes ont toujours été contre : voir ici.

Education, où sont les priorités ?

3 millions d’investissement prévus. Soit un peu moins que les 3,2 M€ de l’an dernier. L’amélioration de la façade de l’école primaire Jean Mermoz pèsera pour 1,2 M€ et la réhabilitation de la cité scolaire Jean Moulin pour 1M€. Deux projets positifs, qui viennent malheureusement bien tard. Cela fait plus de dix ans que les parents d’élève du groupe Mermoz – Les Marnaudes demandaient une amélioration des conditions de vie de leurs enfants. En 2002, lassés de ne pas être entendus, ils avaient même lancé une pétition sur Internetvoir icipour protester contre l’état de dégradation avancé des bâtiments scolaires.

Et quelles sont les intentions de la droite rosnéenne concernant les autres écoles ayant besoin d’un sérieux rafraîchissement ? Les écoliers des Marnaudes, du Bois Perrier ou du Pré Gentil ne méritent-ils pas, tout autant que leurs camarades de Mermoz, de bénéficier d’une école rénovée, assurant de meilleures conditions d’étude ? Rien n’a été préciser. Mais on peut faire confiance à Claude Capillon pour : 1/soigner sa communication grâce à des panneaux grand format informant les parents de la moindre intervention des services municipaux sur les bâtiments ; 2/venir parader (comme l’an dernier) avec ses adjoints à la prochaine rentrée scolaire de septembre, pour faire admirer les avancées du chantier aux parents. Il ne rappellera pas que sans l’action des parents d’élève et la mauvaise publicité que cela a engendré pour la droite rosnéenne, l’école Mermoz attendrait toujours. La preuve ? Rien n’est prévu pour les autres écoles.

Sport et culture : une régression budgétaire !

2,5 M€ pour le sport et la culture. L’an dernier, le budget prévisionnel prévoyait 2 M€ pour les installations sportives et plus d’un million en matière culturelle. La mise en commun des investissements pour le sport et pour la culture dans un même budget constitue une pauvre tentative de dissimuler l’évidence : la droite rosnéenne a choisi de dépenser plus pour la « sécurité » (les caméras de surveillance) et moins pour la culture et le sport. Espérons que la troupe de théâtre actuellement en résidence ne prenne pas la même décision que les comédiens qui l’ont précédé : partir pour échapper aux mauvaises conditions de travail…

Bien sûr, la construction d’une salle de boxe vient couronner les efforts des éducateurs dans le quartier Mermoz. Et la réalisation d’un terrain synthétique sur le stade Letessier est la bienvenue. Au passage, ses deux actions sont largement subventionnées par la Région, le Département, les fédérations sportives, etc. Mais la construction d’un centre d’interprétation de la Vie agricole était-elle vraiment nécessaire sur le plateau d’Avron ? A force de bétonner, la surface dédiée au futur parc intercommunal se réduit d’autant… Tout cela au nom de cause « indiscutables » : culture et défense du développement durable. Risible, tout simplement. EB

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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