Le dernier sondage Ifop pour le JDD de ce week-end vient bousculer les certitudes des thuriféraires français du nucléaire. Extrait d’une information réjouissante pour les écologistes, lien sur des photos de la manifestation antinucléaires de ce week-end et évocation des polémiques liées aux sondages sur la question.
A la question : « Souhaitez-vous que la France… arrête rapidement, arrête progressivement ou poursuive sont programme nucléaire (…) », les sondés sont en effet 15% à se déclarer en faveur d’un arrêt rapide du programme nucléaire.
Mais ils sont également 62% à souhaiter un arrêt progressif sur 25 ou 30 ans.
Et seulement 22% se déclarent en faveur d’une poursuite du programme et de l’ouverture de nouvelles centrales.
Seul 1% des sondés déclarent ne pas avoir d’opinion, preuve que le sujet laisse peu de monde indifférent.
Pour Matthieu Pechberty, l’auteur de l’analyse que publie l’hebdomadaire,
« Le nucléaire sera l’un des grands thèmes de la campagne présidentielle de 2012. Trois mois après la catastrophe japonaise de Fukushima, l’opinion publique reste marquée par une onde de choc qui secoue l’Europe entière« .
(Extraits) Dans un sondage exclusif Ifop pour le JDD, 62% des Français interrogés se disent favorables à une sortie progressive de l’atome. Ils n’étaient « que » 51 % mi-mars, quelques jours après le tsunami qui a balayé le nord-est de l’archipel japonais. Preuve que la tendance s’est renforcée, ils ne sont plus que 22% à estimer que la France doit « poursuivre son programme nucléaire et construire de nouvelles centrales », contre 30% il y a trois mois. Les sympathisants de l’UMP eux-mêmes, généralement pro-nucléaires, souhaitent majoritairement (55%) un abandon de l’atome d’ici vingt-cinq à trente ans.
Comme si, désormais, une page devait, à l’évidence, être tournée. De l’eau au moulin d’Europe Écologie-Les Verts Les résultats de ce sondage apportent de l’eau au moulin d’Europe Écologie-Les Verts, pour qui l’abandon du nucléaire est la « condition absolue » d’une alliance avec le PS lors de la prochaine élection présidentielle. Une question centrale qui n’a pas fini de diviser la gauche. (…)
À droite, la question risque aussi de semer le trouble. Le gouvernement et l’UMP n’ont pas cessé de soutenir la politique nucléaire de la France depuis Fukushima. Or le sondage Ifop-JDD démontre que le parti majoritaire n’est plus en adéquation avec son électorat. (…).
Samedi 11 juin, le réseau « Sortir du nucléaire » organisait des manifestations dans toute la France. A Paris, les manifestants ont terminé leur périple sur le parvis de l’Hôtel de ville (photos).
Cette montée en puissance du rejet de l’atome a été suivi par plusieurs sondages depuis le début de la catastrophe de Fukushima. En mars, deux sondages donnaient des résultats contradictoires. Le premier par Ifop, pour Europe Ecologie – Les Verts donnait 30% de sondés favorables au nucléaire. L’autre, réalisé par TNS Sofrès pour EDF aboutissait à… 55% de sondés pour le nucléaire. Pour les observateurs, EDF utilise un sondage biaisé. Explications sur le site de l’Observatoire des sondages.
