Ecologie pour Rosny

Un site utilisant WordPress

Demain, l’écologie ouvre un nouveau cycle politique

Transition écologique, contrôle accru de la finance, réduction des inégalités, rapport nouveau à la mondialisation  : voilà les quatre fondements d’un nouveau cycle politique progressiste. Par Pascal Canfin, député européen EE-LV, membre du groupe Les Verts/ALE. Ce texte paru dans La Croix en mai 2011 présente clairement la « révolution » que peut engendrer l’écologie politique.

2012 en France. 2013 en Allemagne. Comme ce fut le cas il y a un peu plus de trente ans, avec l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher au Royaume-Uni suivie de celle de Ronald Reagan aux États-Unis, cette double élection en France et en Allemagne doit être l’occasion d’ouvrir un nouveau cycle politique. En effet, même s’il est encore politiquement bien vivant, et même majoritaire en Europe, le néolibéralisme est idéologiquement mort. Il n’apporte aucune réponse aux défis de notre temps. Il est plus que temps de tourner la page de la « révolution conservatrice  » engagée depuis trente ans et entrer dans l’ère d’une nouvelle « révolution progressiste  » dont la France et l’Allemagne peuvent être les fers de lance en 2012 et 2013 et qui reposera sur quatre piliers.

Premier pilier  : la transition écologique. L’Europe est le continent le plus pauvre en matières premières fossiles. Il est donc dans son intérêt, économique et géopolitique, de prendre le leadership en matière de technologies vertes, d’efficacité énergétique, etc., de façon à inventer l’économie qui résistera aux chocs de la fin du pétrole bon marché, et qui montrera l’exemple pour éviter les catastrophes nucléaires et climatiques.

La deuxième priorité est de reprendre la main sur la finance. En 2008-2009, les États ont sauvé les banques, et ils continuent de le faire aujourd’hui en Irlande, par exemple. Mais au lieu de mettre les banques sous leur coupe, les États se sont mis sous la coupe des marchés. Mais d’où vient l’argent des fameux marchés financiers qui leur donnent aujourd’hui tant de pouvoir  ? De notre épargne, au travers des produits d’assurance-vie, des fonds de pension… Or, la « démocratie financière  », c’est-à-dire la capacité pour les épargnants de contrôler le mandat qu’ils donnent à ceux qui gèrent leur argent, est aujourd’hui nulle. Construire les dispositifs institutionnels qui permettront de contrôler l’utilisation de notre épargne est la nouvelle frontière pour approfondir et revivifier notre démocratie.

Le troisième pilier est la réduction des inégalités. La révolution néolibérale a détruit tous les mécanismes qui avaient conduit, de l’après-guerre aux années 1970, à une réduction des inégalités. Il est aujourd’hui possible en France de transmettre jusqu’à 3 millions d’euros sans payer d’impôts quand 90  % des Français ont un patrimoine inférieur à 400 000 €. Liliane Bettencourt paie, en proportion de ses revenus, autant d’impôts qu’une infirmière. Quant aux multinationales françaises, elles ne paient en moyenne que 8  % d’impôts sur leurs bénéfices. Pour toutes ces raisons, l’instauration d’un revenu maximum et d’un revenu minimum doit être une perspective affichée pour alléger les souffrances et refaire société.

Enfin, la quatrième dimension sera l’invention d’une autre relation à la mondialisation. Il s’agit de trouver un chemin entre la fermeture sur soi, qui détruirait toutes les solidarités internationales dont nous avons besoin pour gérer de manière coopérative les défis planétaires communs, et l’ouverture complète qui finit par détruire nos solidarités nationales internes en mettant à mal nos modèles sociaux. La révolution qui doit s’engager est celle de « l’accès qualifié au marché  ». Concrètement, les entreprises pourront continuer à produire où elles le souhaitent, mais si elles désirent vendre sur nos marchés, elles devront respecter les normes internationales que l’humanité s’est données en matière sociale (conventions de l’organisation internationale du travail) et environnementale (conventions sur la biodiversité).

C’est ainsi que nous répondrons à l’attente de justice et de sécurité économique et sociale, tout en développant un potentiel fantastique d’innovations écologiques, en élargissant le champ du contrôle démocratique et en améliorant la qualité de vie du plus grand nombre.

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

Les commentaires sont fermés.

Aller à la barre d’outils