A Rosny, la police municipale entretient un rapport distant avec la population. Armés, ses membres sont dotés de moyens coûteux, ils exercent leurs fonctions sans cultiver de rapport de proximité avec les rosnéens. Une philosophie du « bon ordre » et de « la sureté » très éloigné de l’expérience de « communication » et de « prévention des risques urbains » mis en place aux Mureaux (Yvelines).
Connaissez-vous un membre de la police municipale de Rosny ? Avez-vous jamais discuté avec un de ces agents municipaux chargés de la sécurité à l’occasion d’une de leurs patrouilles ? A Rosny, les agents de la police municipale ne sont pas issus de la commune. Ils n’ont pas grandi ici et ne perçoivent la vie des quartiers qu’en termes de délits et de délinquance. Si certains d’entre eux exercent depuis une dizaine d’années sur la commune, ils cultivent un rapport distant avec les habitants. Ils « patrouillent », le plus souvent en voiture, même s’ils ont aussi des vélos.
Contrairement à ce que l’auteur du dossier Agir pour une ville plus sûre, paru dans Rosny Magazine de décembre 2011 voudrait nous faire croire, les policiers municipaux ne sont pas systématiquement devant la sortie des écoles. Celles-ci sont sécurisées par des habitants du quartier payés par une association ayant une convention avec la municipalité, pour une présence de quatre fois 30 mn par jour.
Pourtant, une autre manière de faire est possible. Aux Mureaux, commune d’environ 32 000 habitants, François Garay, le maire (divers gauche) veut une police municipale (PM) de proximité. Et il s’en donne les moyens selon un article de Libération. Depuis plus d’un an, il offre à des jeunes de sa commune la possibilité de passer un CAP prévention – médiation en étant intégré dans les effectifs de la PM. « L’objectif est clair, indique-t-il dans Libération. On veut que (notre police municipale) ressemble aux habitants des Mureaux. Que les jeunes qui la composeront soient formés aux Mureaux. Et, de ce fait, qu’elle soit au service des Muriotins, afin de leur procurer un maximum de confort et d’efficacité. »
A Rosny, la majorité Uram (UMP + Nouveau centre) présente ses dépenses somptueuses (52 caméras, des motos puissantes, des armes, des voitures, des radars et tout le personnel qui va avec) comme le moyen de « combattre l’insécurité ». Aux Mureaux, l’expérience aidant, la philosophie est différente. « On a vu que le climat s’est tendu aux Mureaux lorsque Nicolas Sarkozy et ses méthodes zélées sont arrivés au pouvoir. Aujourd’hui, on paye les pots cassés (…) », indique un brigadier de la PM interrogé par Libération. D’où le choix de former des jeunes gens issus des quartiers et ayant des liens de proximité avec la population. Afin de faire œuvre de pédagogie et de prévention. Personnellement, je préfère l’option des Mureaux.
Choisir la prévention par l’action de proximité est un choix courageux et intelligent que la droite présentera sans doute comme laxiste, en oubliant comme Bruno Beschizza, une figure de l’UMP habitant de Rosny, que la multiplication des lois et des peines planchers n’a en rien diminué la délinquance depuis dix ans. Fidèles à Nicolas Sarkozy, Claude Capillon, notre maire actuel, et avant lui Claude Pernès, ont choisi le clinquant et la démagogie sécuritaire. Dommage… E.B.
