Ecologie pour Rosny

Un site utilisant WordPress

La banlieue et l’argent des « arabes »

| 0 Commentaires

Polémique ces derniers jours, sur l’entrée du Qatar dans le fonds d’investissement pour les quartiers populaires. Il semble que les millions des « arabes » soient moins appréciés en France lorsqu’ils sont destinés aux zones en difficultés que lorsqu’ils s’investissent dans des immeubles, des palaces ou des clubs de foot…

Les représentants de l’Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aneld) peuvent être fiers de leur coup. En allant solliciter les dirigeants du Qatar pour les aider dans la création d’un fonds d’investissement pour les banlieues, ils ont forcé l’Etat à bouger. Mais alors que rien ou presque n’avait été fait avant cet événement – en dépit des promesses de Nicolas Sarkozy – l’arrivée des Qataris suscite des réactions diverses, voire l’inquiétude de certains élus « républicains ».

François Lamy, ministre délégué chargé de la Ville, se montre sceptique : »j’étais partisan d’une stratégie spécifique développée dans le cadre de la future banque publique d’investissement (BPI). Cela me paraît plus conforme à l’idée qu’on se fait de la politique en direction des quartiers« , a-t-il expliqué il y a quelques jours. L’association Villes et Banlieues, qui rassemble 120 maires de toutes obédiences politiques, indiquait de son côté que si les investissements Qataris en banlieue ne sont pas choquants, ils ne peuvent faire oublier la responsabilité de l’Etat. Celui-ci doit investir pour « ramener les zones les plus en difficulté dans le droit commun », comme le résumait Renaud Gauquelin, le président (PS) et maire de Rillieux-la-Page (Rhône). Position parfaitement « républicaine ».

Restent quelque 50 millions d’euros avancés par le Qatar en janvier 2012 et bloqués depuis. Le gouvernement Ayrault a d’ores et déjà décidé que l’Etat abonderait à parité ce fonds ayant vocation à distribuer des aides financières aux porteurs de projet économique issus des banlieues, ce qui le portera à 100 millions. Il s’intéressera également aux projets issus des zones rurales en difficulté. Certains parlent d’une somme totale de 150 millions car des entreprises privées devraient y participer. Mais sa constitution, ses objectifs et sa gestion demeurent floues. Rien ne semble encore décidé sur la façon dont les projets susceptibles d’être aidés seront sélectionnés et les interprétations se multiplient (voir reportage iTELE ci-dessous)…

Le danger est grand de voir une bonne idée (un fonds d’investissement) être contrariée par la somme des intérêts politiques locaux et nationaux (budget de l’Etat). Ce ne serait pas la première fois que les grands discours sur la nécessaire présence de l’Etat dans les zones en difficulté ne débouchent sur rien… Dans ces conditions, on comprend que les Elus de l’Aneld maintiennent la pression et entendent participer au fonctionnement du fond. En dépit des soupçons de clientélisme soulevés par Villes et Banlieues : Renaud Gauquelin n’hésite pas à les présenter comme  « un groupe d’élus de banlieue communautaires » qui pourrait faire entrer le fait religieux ou le fait communautaire dans l’attribution des aides ». 

Voir la réponse (vidéo) de Fouad Sari, cofondateur de l’Aneld, sur France 2.

L’initiative de l’Aneld est soutenue par différents élus de banlieue, comme Lucien Bampou (UMP) ou des figures comme Mohamed Mechmache, le président d’ACLefeu » qui estimait dans Libération du 26 septembre 2012) : « il y a dans les quartiers un vivier de gens qui ont des idées, des compétences, mais qui ne trouvent personne pour les  accompagner. L’Etat a déserté et les banques refusent de s’engager (…) ». Tout est dit. Et c’est bien pourquoi les représentants de l’Aneld ont raison de ne pas lâcher l’affaire… E.B.

La banlieue, succursale du Qatar par ITELE

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

Laisser un commentaire

Champs Requis *.


Aller à la barre d’outils