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OGM : victoire de Gilles-Eric Séralini, malgré les critiques

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L’expérimentation sur deux ans menée par Gilles-Eric Saralini, dont les résultats sont publiés dans la revue américaine « Food and Chemical Toxicology » en septembre, est contestée par le Haut conseil des biotechnologies et l’Agence de sécurité sanitaire. Mais ces deux organismes sont à la fois juges et parties, ce qui ne clarifient pas le débat sur les effets des organismes génétiquement modifiés sur la santé humaine…

Certes, Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen, a tout fait pour susciter la polémique et les réactions politiques. Son étude sur les dangers du maïs OGM NK603 traité ou non avec du « Round-up« , a été largement médiatisée. Elle s’est accompagnée d’un plan’com savamment orchestré, de la publication d’un livre et de la sortie d’un DVD. Objectif, démontrer que les rats nourris avec du maïs OGM ont tendance à mourir plus jeunes et à souffrir plus souvent de cancer… et relancer le débat sur les OGM et leurs conditions  d’évaluation.

Pari gagné. Même si le premier acte a plutôt été en défaveur du chercheur français. Très tôt, des doutes sur sa méthodologie ont été émis par certains de ses pairs. Le 22 septembre dernier, Médiapart publiait un article intitulé « OGM : une étude fait beaucoup de bruit pour presque rien« , qui reprend l’ensemble des reproches adressés par « la communauté scientifique » à Gilles-Eric Séralini. On y retrouve pèle-mêle des critiques sur :

  • le fait que « depuis quinze ou vingt ans, des milliards d’animaux d’élevage dans l’Union européenne ont été nourris avec du soja transgénique, sans qu’on observe d’effet particulier. Et (que) les populations humaines dans le monde entier ont aussi consommé des aliments contenant des OGM, sans qu’un problème de santé ait été mis en évidence »,
  • l’existence de plus de « cent études » antérieures qui n’ont rien mis en évidence,
  • l’ambition de l’étude qui traite deux sujets à la fois (le pesticide et l’OGM), ce qui serait trop compliqué à réaliser,
  • le nombre de rats utilisés qui serait trop faible pour tirer des conclusions claires. Ainsi qu’un certain nombre de biais et faiblesse statistiques,
  • le refus de l’équipe du professeur Séralini de donner l’ensemble de ses résultats statistiques, etc.

Résultats non concluants

Deuxième acte. Sollicités par le gouvernement, le Haut conseil des biotechnologies (HCB) et l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) soulignent également les insuffisances de l’étude. Les deux instances en concluent que « l’article de Séralini (…) ne présente pas de résultat concluant quant à une éventuelle toxicité du maïs NK603 traité ou non avec du Round-up ». Mais le comité économique, éthique et social du HCB estime que pour dissiper les craintes du grand public, il est nécessaire d’organiser une étude de long terme sur les « conséquences sanitaires potentielles de cette plante génétiquement modifiée ».

De son côté, l’Anses, également critique sur les méthodologies employées, estime l’étude est ambitieuse et comble un trou. Il existait très peu d’études de toxicité d’une plante transgénique associée à  un produit phytosanitaire. Marc Mortureux, directeur de l’Anses en conclut qu’un « travail de recherche sur le long terme est nécessaire ».

Victoire du chercheur français

C’est sans doute là que Gilles-Eric  Séralini a gagné. En dépit des critiques, l’étude « a au moins un mérite : elle a mis en avant la nécessité de bouger » même si elle « n’est pas conclusive » et qu’elle est « controversée », a déclaré la ministre de l’Ecologie Delphine Batho. Le gouvernement souhaite une « remise à plat du dispositif européen d’évaluation, d’autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides », a annoncé lundi 22 octobre le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.

Il faudra donc à l’avenir « des études à long terme, des études qui portent sur les effets cumulés des OGM et des pesticides qui les accompagnent et revoir la procédure d’évaluation », a précisé la ministre de l’Ecologie, lundi 22 octobre, en marge du Sial, le Salon international de l’agroalimentaire jusqu’à jeudi à Villepinte. Bingo ! E.B.

Compléments d’information :

Le Nouvel Observateur.

Libération.

Actu-environnement.com.

Huffingtonpost.fr.

Novethic.fr.

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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