La proposition de loi de Laurence Abeille, députée écologiste, visant à appliquer le principe de précaution aux ondes électromagnétiques, empêchée de toute discussion cet après-midi – jeudi 31 janvier 2013. Un artifice procédural la renvoie en commission où elle a toutes les chances d’être enterrée. Exemple de la friabilité des socialistes sur l’écologie et la santé, ainsi que de leur conception du fonctionnement de la majorité à l’Assemblée nationale. Article du fil Vert.
Le travail en commission avait déjà abouti au rabotage du texte initial, mais il permettait au moins de jeter les bases d’une nouvelle politique en matière d’ondes électromagnétiques.
Pour la ministre de l’économie numérique, c’était apparemment encore trop.
Malgré l’opposition des groupes UDI, communiste, radical et écologiste, les députés socialistes, recevant en la circonstance la neutralité bienveillante des députés de l’UMP, ont adopté cette motion ahurissante.
En affichant ainsi son mépris pour le travail parlementaire d’un groupe de la majorité, en tordant le bras du groupe majoritaire et de ses membres qui avaient sérieusement travaillé sur le texte, la ministre démontre une méconnaissance inquiétante du fonctionnement de nos institutions et des règles de la démocratie parlementaire.
Cette volte-face gouvernementale est d’autant plus incompréhensible que le premier ministre lui-même, auditionné mardi par le groupe écologiste, avait indiqué que le gouvernement était ouvert à un «enrichissement » du texte, et à l’examen d’amendements qui seraient venus compléter le texte issu de la commission.
A l’évidence, entre les puissants lobbies des opérateurs et le ministère de Madame Pellerin, la ligne directe fonctionne parfaitement.
Les député-e-s écologistes sont déterminés à ne rien lâcher sur cette question et exigent que des engagements clairs et datés soient pris par leurs partenaires de la majorité pour que le texte revienne au plus vite au programme de travail de l’Assemblée.
Article publié initialement sur le fil vert, le site des députés écolo de l’Assemblée nationale.