Réponse au billet de Claude Capillon intitulé « l’âne qui voulait être roi ». Ce texte désobligeant réagit à un tract critiquant le budget municipal. Où l’on comprend pourquoi Rosny-sous-Bois avance à reculons depuis quelques années…
Dans un billet intitulé « l’âne qui voulait être roi » publié le 20 décembre sur son blog, Claude Capillon, maire de Rosny-sous-Bois se montre tel qu’il est : méprisant, irrespectueux… et faussement compétent.
De quoi s’agit-il ? Le dernier tract de la section socialiste de Rosny porte sur les rythmes scolaires. Il défend le principe d’un retour à une semaine de quatre jours et demi, contenu dans la réforme portée par Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale. Il regrette l’attitude de la municipalité qui n’a mené qu’une concertation minimale avec les parents et les associations sur ce thème et n’a rien anticipé. Il critique surtout l’estimation du coût de la réforme avancée par l’Uram (700 000 euros) et le fait que Claude Capillon indique qu’il sera obligé d’augmenter les impôts locaux de 2,5 points en plus.
Même si aucun élément concret n’est avancé par le maire pour justifier ce montant, on peut penser que cette estimation « englobe le rallongement de la pause méridienne décidé par la ville avant même l’adoption de la réforme des rythmes scolaires », indique ce document. Lequel rappelle aussi, que le tribunal administratif a annulé une délibération votée par l’Uram, qui finançait à hauteur de 400 000 euros le gardiennage d’une ZAC abritant des entreprises privées. Alors que cette somme pourrait servir à améliorer l’accueil des enfants dans les écoles.
Enfin, la section socialiste de Rosny ne se prive pas de souligner que le budget de la ville fait apparaître un excédent de recettes de fonctionnement (produits des services rendus, impôts et taxes) d’environ 7 150 000 euros. Soit plus de 10 fois le coût estimé de la réforme.
Budget municipal. Loin de répondre à ces critiques par des arguments rationnels, Claude Capillon se contente d’un numéro classique de dénigrement, à la sauce Uram. Qualifiant ces critiques « d’imbécilités » et de « preuve d’une ignorance totale de la construction même du budget d’une collectivité ! », Claude Capillon rappelle que : « les dépenses d’équipement, dans toutes les collectivités de France et de Navarre, sont financées… (…) par l’excédent de la section de fonctionnement ». « La section de fonctionnement d’une commune est nécessairement excédentaire et plus cet excédent est important, plus la Ville peut investir dans des équipements indispensables à ses habitants (écoles, voiries, équipements sportifs et culturels, etc.) et moins elle s’endette », assure-t-il.
Soit, c’est là une information que tous ceux qui prennent le temps de chercher un peu sur Internet, peuvent connaître. Mais cela en fait-il un argument valable ?
- La section de fonctionnement n’est pas « nécessairement excédentaire », comme l’affirme le maire. Il est important qu’elle le soit si la municipalité envisage de ne pas emprunter pour financer des investissements en équipements nouveaux.
- L’excédent de recette de fonctionnement qui permet d’autofinancer ces investissements, permettrait également de financer l’organisation de la semaine de quatre jours et demi. Rien ne l’interdit, c’est un choix politique parfaitement respectable.
- Enfin, les nouveaux équipement ont-t-ils été si nombreux ces dix dernières années pour permettre à l’Uram d’ironiser ? Le mauvais état de certaines écoles primaires et maternelles (Bois Perrier, Marnaudes notamment) atteste du contraire.
Sa majesté le maire. En voulant prouver sa compétence et sa supériorité, Claude Capillon fait surtout la démonstration de sa conception particulière de la politique : toutes les critiques qui lui sont adressées, sont par définition proférées par des gens « incompétents ». On comprend pourquoi la gestion de Rosny-sous-Bois manque d’imagination depuis si longtemps. La politique culturelle, l’Agenda 21, l’aménagement du territoire ou encore la construction de logements sont à revoir et les propositions ne manquent pas… E.B.
