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Pollution : transport routier, industrie et résidentiel en cause mais la part des particules importées reste « faible »

Suite à l’épisode de pollution intense que nous avons connu sur l’Ile-de-France, voici le texte d’une dépêche de l’agence AEF dans laquelle Airparif pointe l’impact de la circulation locale dans cet épisode de pollution. Par Camille Cordonnier (AEF)

Les trois principaux secteurs responsables de la pollution atmosphérique sont l’industrie, le résidentiel tertiaire et le transport routier selon Airparif et le Citepa. « Le transport routier est responsable de 25 % des émissions de particules fines en Île-de-France« , explique Airparif. « Au niveau national, le routier est largement responsable des émissions d’oxydes d’azote », précise à AEF Jérôme Boutang, directeur général du Citepa. Charlotte Songeur, ingénieure d’études à Airparif, indique à AEF que durant l’épisode de pollution atmosphérique qu’a connu la France du 10 au 17 mars 2014, « à la pollution locale s’est rajoutée une pollution d’import mardi et mercredi » derniers. Mais pour Jérôme Boutang, la part de la pollution transfrontalière qui viendrait notamment d’Europe de l’Est reste « assez faible ».

« On voit bien que le routier est largement responsable des émissions d’oxydes d’azote », explique à AEF Jérôme Boutang, directeur général du Citepa. Les chiffres 2011 du Citepa précisent en effet que concernant les oxydes d’azote (NOx), les principaux secteurs émetteurs sont les transports routiers (56 %), les industries manufacturières (14 %) et le résidentiel tertiaire (9 %). Les véhicules qui émettent le plus d’oxydes d’azote sont les véhicules particuliers fonctionnant au diesel (34 %) et des poids lourds diesel (30 %) selon les chiffres 2010 d’Airparif. Actuellement, les véhicules diesel constituent 60 % du parc automobile français selon le CCFA.

Emissions de Nox du transport routier en 2010 en Ile-de-France (source : Airparif)

« Le transport routier est responsable de 25 % des émissions de particules fines en Île-de-France », note Airparif qui détaille à ce propos que dans la région, la surveillance des particules met en évidence des dépassements sévères des valeurs réglementaires. La valeur limite journalière pour les PM-10 en particulier (50 µg/m3 à ne pas dépasser plus de 35 jours par an) est dépassée tous les ans, avec deux conséquences principales. Un à quatre millions de Franciliens sont exposés chaque année à un niveau de pollution qui dépasse cette norme, selon les années et les conditions météorologiques. Près de 30 % du réseau routier régional est concerné par un dépassement de ce seuil ».

Emissions de PM10 par secteur d’activité en Ile-de-France en 2010 (source : Airparif)

À l’échelle nationale, le transport routier est responsable de 15 % des émissions de PM-10 derrière l’industrie manufacturière (31 %), le résidentiel tertiaire (30 %) du fait de la combustion de bois de chauffage, et l’agriculture (20 %), selon les données du Citepa. Pour ce qui est des émissions de PM-2,5, c’est-à-dire les particules de diamètre inférieur à 2,5 microns, les chiffres montrent la prégnance du secteur du résidentiel (45 %) de l’industrie (24 %) et des transports (18 %).

UNE POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE VENUE DES PAYS VOISINS « ASSEZ FAIBLE »

« Certains polluants comme les particules fines et les oxydes d’azote se déplacent très loin, c’est ce qu’on appelle la pollution atmosphérique transfrontalière longue distance », explique Jérôme Boutang qui ajoute qu’elle est « régie par une convention de 1979 ». Il précise que dans certains cas, en fonction de « facteurs météorologiques particuliers comme les vents ou des conditions anticycloniques, on peut avoir de 50 à 60 % de pollution importée ».

Pour ce qui est de l’épisode de pollution atmosphérique actuel, l’Atmo (le réseau national des associations agrées pour la surveillance de la qualité de l’air) a évoqué sur France Info une possible pollution venue des pays d’Europe à l’est de la France, et notamment d’Allemagne du fait de ses centrales à charbon. Charlotte Songeur, ingénieure d’études à Airparif, précise à ce sujet qu’à « la pollution locale s’est en effet rajoutée une pollution d’import mardi et mercredi » derniers, ajoutant que « l’analyse des relevés devrait permettre d’en mesurer l’impact ».

Mais selon Jérôme Boutang, « la pollution transfrontalière est assez faible » concernant cet épisode de pollution atmosphérique, car l’on est face à « une pollution locale liée à l’accumulation des émissions locales en lien avec les conditions météorologiques particulières » puisque l’absence de vent fait que « les émissions restent sur place et il n’y a pas de renouvellement ». Il analyse cependant que « ces particules polluantes viendront de plus en plus de l’Allemagne car elle a fait le choix du charbon » dans le cadre de sa sortie du nucléaire et qu’il « faudra prendre des mesures drastiques » aux niveaux « national et européen » pour lutter contre la pollution atmosphérique.

Camille Cordonnier (AEF)

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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