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Ces zones où les abeilles n’ont plus le droit d’exister

La mortalité des ruches dans plusieurs vallées des Pyrénées a atteint un seuil catastrophique. C’est le cas de l’exploitation apicole de Jacques Loubet, en Ariège, dont l’avenir est largement compromis. En cause selon lui, l’accumulation des produits chimiques qui crée des « zones de non droit à l’existence des abeilles ». Témoignage.

La mortalité des ruches dans plusieurs vallées des Pyrénées a atteint un seuil catastrophique. C’est le cas de l’exploitation apicole de Jacques Loubet, en Ariège, dont l’avenir est largement compromis. En cause selon lui, l’accumulation des produits chimiques qui crée des « zones de non droit à l’existence des abeilles ». Avec d’autres apiculteurs, il demande à ses voisins éleveurs de réfléchir à la pertinence des traitements antiparasitaires de leurs troupeaux et à leurs alternatives. « J’en ai assez de me taire ! Quand arrêterons-nous le suicide collectif ? »

Apiculteur professionnel depuis plus de 25 ans, en Ariège, dans les Pyrénées, je gère avec une jeune collègue 350 ruches en production de miel. Cette année, alors que tout allait bien, après les deux semaines du froid de novembre, j’ai dénombré 330 ruches complètement mortes : abeilles mortes et ou disparues, provisions de miel énormes. Bien sûr, cette situation avec pertes de ruches n’est pas nouvelle, et s’aggrave depuis quelques années, mais n’avait jamais atteint ce seuil catastrophique. Les analyses ne donnent aucun résultat, les seuils de détection n’étant pas assez bas ou les molécules incriminées ayant disparu. D’autres collègues subissent le même problème avec plus ou moins de gravité, y compris dans les Pyrénées-Orientales, les Hautes-Pyrénées… et, bizarrement, surtout en zone de montagne dans les vallées proches de l’Espagne.

Bioaccumulation

Alors que se passe-t-il dans ces montagnes où l’air est réputé pur et la nature préservée ? Ici pas de grandes cultures, pratiquement pas d’industrie, des élevages traditionnels en étable l’hiver, et en estive l’été. Nos collègues éleveurs, ceux qui s’intéressent à notre activité, nous affirment ne pas utiliser plus de produits vétérinaires « qu’avant ». « Avant », c’était quand au fait ?… Il y a déjà longtemps ! Et depuis ce temps, qu’en est-il de la bioaccumulation de tous ces produits utilisés, mais en partie rejetés par les animaux ?

Demandons-le aux insectes bousiers plus assez nombreux pour recycler leurs déjections… Demandons-le aux concerts d’oiseaux de plus en plus discrets au printemps… Demandons-le aux pêcheurs de plus en plus rares dans ces ruisseaux de montagne… Demandons-le à nos abeilles nourries d’intoxication permanente, à petites doses, les conduisant lentement mais sûrement vers une mort certaine. Leur mort, silencieuse et discrète, est un prix trop fort payé pour nous dévoiler la face cachée de notre environnement. Car il faut être clair : les abeilles collectent patiemment dans les nectars, les pollens et les eaux, les toxiques qui déclenchent massivement leur propre destruction en hiver quand le froid rend nécessaire l’utilisation de leurs graisses ou de leurs réserves alimentaires.

La suite à lire sur le site de Bastamag

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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