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Des étés caniculaires, chaque année à la fin du siècle

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Le climatologue et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), Jean Jouzel, a remis samedi à Ségolène Royal un rapport sur le climat de la France au 21e siècle. Inquiétant.

Article publié dans le JDD

Le lieu est symbolique. Samedi, c’est au pied du mont Blanc, près des glaciers menacés par le réchauffement climatique, que le rapport Le climat de la France au XXIe siècle, élaboré sous la direction du climatologue Jean Jouzel, a été remis à Ségolène Royal. Un rapport qui annonce une France plus chaude et plus arrosée, quel que soit le scénario retenu parmi ceux élaborés par le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Des étés affichant 5 °C de plus (par rapport aux années 1976-2005) d’ici à la fin du siècle sont envisagés dans le sud-est.

Trois semaines avant l’examen du projet de loi sur la transition énergétique à l’Assemblée nationale, et à quinze mois de la conférence mondiale de l’ONU sur le climat à Paris, qui vise un accord global pour limiter le réchauffement de la planète, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie veut « inscrire la France sur la voie de l’excellence environnementale ».

«Notre capacité d’adaptation est limitée.»

Votre rapport est-il une nouvelle alerte?
Il apporte surtout des précisions. Les simulations que nous présentons à partir des nouveaux scénarios du Giec sont de plus en plus concrètes. Nous passons à des projections régionales beaucoup plus fines.

À quels résultats parvenez-vous? Jusqu’où les températures pourraient-elles grimper?
Vous vous souvenez de l’été 2003, caniculaire, où le mercure affichait une température 2 à 3°C supérieure à celles d’un été moyen du XXe siècle. Eh bien, dans le cas du scénario retenant le plus d’émissions de gaz à effet de serre (GES), tous les étés ou presque seront aussi chauds qu’en 2003 dans la seconde partie du 21e siècle. Les canicules pourraient même, certains étés, enregistrer des températures 6, 7, voire 8°C plus élevées que celles, moyennes, d’un été du siècle dernier [Entre 1950 et 2000, en France, la moyenne des températures maximales en été était de 24,5°C, ndlr]. Cette situation est vraie pour toute la France, y compris en Île-de-France. Si nous parvenions au scénario le moins émetteur de GES, qui nous laisse une chance de ne pas dépasser une augmentation de 2-3°C, on parviendrait je pense, pour l’essentiel, à faire face. Mais notre capacité d’adaptation est limitée. Au-delà…

Vous évoquez aussi les vagues de chaleur…
Oui, car ces périodes de jours chauds consécutifs se multiplieront et leur durée augmentera, pouvant dépasser vingt jours. Pas seulement dans le sud-est, où le réchauffement sera très important à la fin du siècle, supérieur à 5°C l’été, mais aussi sur la partie ouest de la France. Ces vagues, avec des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, deviendraient alors quelque chose de « normal ». J’espère que nous n’en arriverons pas là.

«La transition énergétique doit être mise en œuvre maintenant.»

Températures élevées mais aussi déluge…
Il faut préciser. Hormis l’Ouest de la France, les pluies ne seront pas forcément plus fréquentes. Mais les précipitations extrêmes, elles, qui représentent l’essentiel des chutes d’eau et sont souvent à l’origine des inondations car elles tombent sur une période courte, seront encore plus fortes. Et ces événements extrêmes se produiront un peu partout sur le territoire.

Comment les éviter, concrètement?
80% de l’augmentation de l’effet de serre est liée à l’utilisation de combustibles fossiles. L’évolution probable du climat est donc, à mes yeux, une raison majeure de faire la transition énergétique. Elle doit être mise en œuvre de façon effective et efficace, maintenant.

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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