En cette rentrée 2016, plus que jamais je regrette de ne pas appartenir à une majorité municipale me permettant de mettre Rosny dans le sens de la modernité, c’est à dire de l’écologie pragmatique et solidaire… Mais mon statut d’opposant à l’Uram (LR + UDI rosnéens) ne m’interdit pas toujours d’influencer la gestion de notre commune dans le bons sens. Explications et bonnes résolutions pour l’avenir.
En cette rentrée 2016, plus que jamais je regrette de ne pas appartenir à une majorité municipale me permettant de mettre Rosny-sous-Bois dans le sens de la modernité, c’est à dire de l’écologie pragmatique et solidaire. Pour autant, même à ma place d’élu d’opposition, membre du groupe « Rosny, écologique et solidaire », je peux parfois me rendre utile et forcer la majorité municipale (Uram = LR et UDI) à rapprocher un peu son discours sur l’environnement et ses décisions concrètes de gestion. Très engagée sur le développement durable au premier abord (voir le site http://www.developpementdurablerosny93.com/), la majorité municipale ne pense jamais au facteur « environnement » au moment de prendre des décisions engageant l’avenir.
Investir pour économiser
Exemple significatif parmi d’autres, la rénovation de l’éclairage public entamée ces dernières années était l’occasion de choisir des équipements permettant, outre d’améliorer la qualité de l’éclairage des rues, de réaliser une économie substantielle sur la consommation électrique. Mais non, la droite rosnéenne a préféré un investissement moins élevé au départ, quitte à voir les factures d’électricité rester aussi importantes que par le passé ; voire augmenter car l’électricité nucléaire va coûter plus cher avec les investissements indispensables pour rénover nos centrales vieillissantes. C’était pourtant l’occasion de choisir un matériel qui baisse la lumière lorsque la rue est vide et la rallume aussitôt qu’un mouvement est détecté. Le genre de dispositif que l’on trouve communément dans les toilettes publiques aujourd’hui. Ca coûte certes un peu plus cher, mais ça permet de baisser des factures d’électricité qui représentent en moyenne 23% de la facture énergétique des communes.
Pousser la majorité à anticiper l’avenir
Mais en cette rentrée 2016, je me flatte d’avoir été utile en amenant la majorité en place à réfléchir aux conséquences de ses actes. J’ai en effet contesté – avec l’aide de mes amis militants écologistes – le Plan local d’urbanisme (PLU) adopté en début d’année par la majorité municipale. Notre dossier de recours, déposé auprès du tribunal administratif de Montreuil, porte sur le projet de parc sur le plateau d’Avron. On se souvient que le projet ayant fait l’objet d’une enquête publique nous proposait « d’aménager » entièrement la zone des anciennes carrières en un parc ressemblant beaucoup au parc Decesari situé devant la mairie. C’est à dire un endroit entièrement remodelé par l’homme, en tenant très peu compte de la faune et de la flore naturelles déjà présentes. Ce projet fut adopté par la majorité municipale en début de mandat. Il nécessitait la suppression de l’Espace Boisé Classé, une des protections dont bénéficie la zone, décision votée également par la majorité municipale, à laquelle je me suis opposée.
Suite au dépôt de mon dossier de contestation, j’ai été reçu par Claude Capillon, le 8 juillet dernier en mairie, avec les deux militants écologistes qui m’avaient aidé à le construire. Lors de cet entretien, le maire de Rosny nous a indiqué qu’il était revenu sur son projet initial et souhaitait maintenant le modifier pour aboutir à « un parc naturel ». « Les rosnéens nous ont demandé un parc naturel », nous a-t-il affirmé. Soit ! Mais qu’il nous soit aussi permis de penser que le dépôt de notre dossier n’y est pas totalement étranger. La discussion a porté sur les possibilités d’aménagement et particulièrement sur l’intérêt de conserver toutes les protections légales. Nous en avons profiter pour signaler à monsieur le maire que la région Ile-de-France offrait des subventions importantes pour favoriser la réalisation de parcs naturels. Claude Capillon se targuant de bien gérer sa commune, nous espérons que l’argument a porté. Reste à savoir si nous maintiendrons notre action auprès du tribunal administratif.
Rester vigilant sur le projet de parc
Le groupe local d’écologistes, que j’ai l’honneur et le plaisir de représenter au conseil municipal, se veut pragmatique. Je sais personnellement protester devant les décisions que j’estime contraires aux principes de respect de la nature et des habitant(e)s, mais je me réjouis que des mouvements politiques (Uram, LR, UDI) modifient (vraiment ?) leur vision du monde et prennent en compte la dégradation de l’environnement. Nous déciderons en temps et en heure si nous pouvons faire confiance à Claude Capillon sur la modification du projet de parc. Nous ne prendrons pas de décision sans en avoir discuté avec l’ANCA (Amis naturalistes des côteaux d’Avron), une association d’amoureux et de bons connaisseurs de la nature qui a beaucoup étudié la zone du futur parc. Et avec les associations de défenses de différents quartiers rosnéens, qui ont elles-aussi protesté contre les insuffisances du PLU présenté par le maire. Mais en attendant de prendre une décision, nous serons très vigilants sur les améliorations concrètes du nouveau projet de parc du plateau d’Avron, quand il sera présenté.
A Rosny et jusqu’à preuve du contraire, la majorité municipale en place depuis 34 ans a plutôt tourné le dos à l’écologie politique. Pas d’aménagement des voiries pour limiter la place des voitures et permettre l’utilisation sécurisée des bicyclettes, peu d’investissement dans la rénovation des locaux municipaux (isolation, panneaux solaires, etc) pour faire baisser la consommation d’énergie. Pas de tris des déchets dans les écoles ou les cantines, pas de discussion avec les promoteurs pour imposer des normes de construction permettant l’élévation de bâtiments passifs, voire d’immeubles produisant plus d’énergie qu’ils en utilisent dans une année – inutile de parler des bâtiments de l’éco-quartier de la mare Huguet, qui ne sont pas plus écologiques que les autres immeubles construits sur Rosny en ce moment. Et enfin, pas de solidarité envers les populations migrantes – Les familles Roms installées sur Rosny n’ont reçu aucune aide et leurs enfants ont peu profité de l’école voisine, en dépit des efforts des militants de la ligue des droits de l’homme (LDH). Faut-il alors croire à sa conversion soudaine ?
Soutenir les initiatives citoyennes
Bien sûr, Claude Capillon se vante de la construction de l’éco-école maternelle des Boutours au cours de l’année 2014. Il en fait une preuve de l’engagement de son équipe dans le développement durable. Mais deux ans après son ouverture, cette très belle réalisation est destinée à être entièrement réaménagée pour accueillir… des enfants de primaire (6 – 11 ans), du fait d’un manque incroyable de réflexion et de vision à long terme de l’équipe Uram. En effet, l’école prévue initialement dans le quartier de la Mare Huguet a finalement été construite sur le parking du marché des Boutours. Et la droite rosnéenne a oublié que les enfants de maternelle devaient ensuite continuer leur scolarité en primaire, dans une école à construire… A moins que le maire de Rosny n’ait pas eu le courage de l’annoncer aux citoyens avant les dernières élections municipales. D’où le prochain déménagement du marché des Boutours sur le parking de la gare SNCF de Rosny-sous-Bois.
En cette rentrée, plus que jamais, je soutiendrai les actions citoyennes qui ont lieu à Rosny et me font penser à celles présentées par le film « Demain ». Elle m’interpellent et nourrissent mes prises de positions en tant qu’élu. A l’image des deux actions organisées par RosnyCyclettes, début septembre. Cette nouvelle association, portée par des parents responsables, souhaite pousser la municipalité à aménager les voies publiques pour favoriser l’utilisation du vélo à Rosny. Une excellente initiative. Dans un contexte climatique, sociétal et économique dégradé, j’utiliserai toutes les occasions pour concrétiser une véritable ambition écologique qui inclut évidemment le social et un combat sans merci contre les inégalités. Car ce sont bien les plus démunis qui subissent le plus sévèrement les effets de la crise climatique et des pollutions sur leur mode de vie et leur santé.
Vous pouvez compter sur moi !
Eric Béal, conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts.
