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One Climate Summit

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Deux ans après la fameuse COP 21 se sont déroulés successivement la COP 23 à Bonn et le One Climate Summit à Paris. Il suffit de faire une rapide rétrospective des dernières COP et des 12 engagements pris par les 87 chefs d’états participants au One Climate Summit pour voir que les intentions sont bonnes mais que les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux !

Difficile d’être concis sur le sujet des sommets internationaux de lutte contre le changement climatique. Pour s’y retrouver et mettre un peu l’actualité en perspective, voici une rétrospective de ces sommets, puis une synthèse du dernier « One Climat Summit« .

Rétrospective des sommets pour le climat

1972 et 1982 : Premier et deuxième Sommets de la Terre à Stockholm et Nairobi.

1985 : Le protocole de Montréal interdit l’usage des CFC pour endiguer le trou de la couche d’Ozone mais il n’entrera en vigueur pour la première fois qu’en 1992. A ce jour 196 pays ont signé le protocole.

1988 : Le réchauffement climatique est pour la première fois publiquement mentionné et l’ONU crée le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

1992 : Troisième sommet de la Terre à Rio, à cette occasion 1500 scientifiques signent une lettre pour mettre en garde l’humanité des désastres à venir si nous ne changeons pas notre mode de vie (voir mon article précédent).

1995 : Première COP à Rio.

1997 : Le Protocole de Kyoto est mis en place lors de la troisième COP. 37 pays signent un protocole fixant des objectifs contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

1998 à 2014 : Beaucoup de COP et beaucoup de petits pas pour des avancées très limitées.

2015 : La COP 21 s’achève par l’accord de Paris qualifié d’historique, les responsables politiques se félicitent car 196 pays y reconnaissent la responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique et s’accordent sur l’objectif de limiter le réchauffement à 2°C. Les climato-sceptiques n’ont qu’à se rhabiller ! Mais cet accord n’est pas contraignant et la plupart des efforts demandés aux pays sont facultatifs. Tandis que les scientifiques recommandent plutôt un objectif de 1,5°C alors que nous suivons une trajectoire de 4 à 5° de réchauffement avant la fin du siècle.

2017 : En juin Donald Trump annonce la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris mais il est aussitôt défié par des états, des villes et des entreprises américaines qui entendent respecter quand même l’accord. En novembre nous en sommes à la COP 23, beaucoup de paroles et peu d’action (voir l’article de France Info). A cette occasion 15000 scientifiques signent une nouvelle lettre, 25 ans après la première, pour nous rappeler à l’ordre (voir mon article précédent). Et enfin le 12 décembre c’est le One Climat Summit…

Les résolutions prises au One Climate Summit

Pour commencer il faut rendre à César ce qui est à César. On ne peut pas dire que Emmanuel Macron tente de cacher le sujet. C’est même le contraire, avec le One Climat Summit, il remet un coup de projecteur sur le réchauffement climatique pile à la date anniversaire de l’accord de Paris, signé deux ans plus tôt. 86 autres chefs d’état y sont présents mais évidemment, pas les Etats-Unis.

Que s’est-il dit ? Apparemment, il y a eu beaucoup de bonnes intentions présentées, mais les engagements réels sont faibles. Voici les 12 résolutions prises.

Courrier International du 12 décembre 2017 titre “One Planet Summit. Un nouveau sommet climat entre promesses d’action et lassitude”. On accuse surtout Emmanuel Macron de se servir du sujet comme d’un tremplin sur la scène internationale. Mais cela n’en fait pas moins de l’audience pour le sujet.

La grande nouveauté c’est le rapprochement très concret réalisé avec des entreprises et des fondations pour financer une “conversion” vers une économie décarbonée.

Mais plusieurs points cruciaux du dossier montrent que la réponse proposée est totalement insuffisante :

1/ Les gaz à effet de serres sont sous les projecteurs mais nous empêchent de voir la photo d’ensemble. On se concentre sur l’économie bas carbone mais on ne parle jamais des autres causes du dérèglement climatique, comme l’affaiblissement des puits de carbone : l’océan asphyxié à cause des pesticides et des engrais ou encore des forêts rasées pour planter du soja, des palmiers à huile ou ouvrir des mines à ciel ouvert.

2/ On parle de compenser les hausses de température par des technologies comme les OGM dont la recherche sera financée à hauteur de 650 millions de dollars par la fondation de Bill Gates. Les hommes peuvent-ils vraiment faire mieux que ce que la nature a déjà réalisé toute seule ? N’y a-t-il pas des alternatives moins risquées et moins couteuses ? Comme ne pas gâcher, ne pas détruire, partager ?

3/ Les sommes annoncées fièrement se comptent en centaines de millions tandis que le seul Fond vert pour le climat évoqué lors de la COP 21 parle d’un minimum vital de 100 milliards de dollars d’ici à 2020 ! Nous sommes donc au centième de l’effort minimum.

Bref ce sommet est un pet de plus contre le vent. Tout juste peut-on espérer qu’il aidera le genre humain à prendre conscience que ça ne sent pas bon pour le futur de l’humanité !

En note d’humour finale, pour alléger un peu la gravité du sujet : à la clôture de la COP 23, Frédéric Fromet chante “Président des ruches” pour Emmanuel Macron.

Nicolas Perguet

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