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A NDDL, un retour à l’ordre public est possible sans évacuation violente !

Pour un retour à l’ordre public à Notre Dame des Landes, sans évacuation violente. Ttribune libre adressée au Courrier de l’Ouest, au Maine Libre et à Presse Océan par…

Matthieu Orphelin, député La République en Marche du Maine-et-Loire (proche de Nicolas Hulot) et José Bové, eurodéputé écologiste. Tous les deux sont d’anciens adhérents de EELV.

“A quelques jours de la décision définitive du gouvernement, nous affirmons qu’une sortie par le haut est possible à Notre-Dame-Des-Landes, loin des tentations belliqueuses de certains ou des rêves d’un Etat de non-droit d’autres. Un retour à l’ordre public à NDDL sans évacuation violente est possible ; c’est, à nos yeux et de très loin, le meilleur scénario !

Saluons d’abord la méthode mise en œuvre par le Président de la République (qui tranche avec celle des responsables politiques précédents !) : regarder d’un œil nouveau l’avenir du transport aérien du grand Ouest de la France. Le rapport de médiation rendu mi-décembre 2017, dont nul ne peut sérieusement contester la qualité du travail, montre que le réaménagement de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique est une alternative crédible. L’ultime phase d’écoute des élus et décideurs locaux, pilotée par le Premier Ministre, permettra à l’exécutif de prendre une décision éclairée avant fin janvier.

Au-delà du choix de la plate-forme aéroportuaire (NDDL ou Nantes-Atlantique), sur lequel notre préférence est connue de tous, ce sont les conditions de sortie de crise qui se jouent. Retrouver un climat pacifié est non négociable et si nécessaire pour les habitants de la zone. Dans le cas du choix du réaménagement de l’aéroport existant, notre conviction est que l’Etat peut être fort en assurant un retour à l’ordre public à NDDL sans évacuation violente.

Un projet fédérateur autour de l’agriculture durable

Pour y arriver, l’Etat peut imaginer un nouvel avenir pour NDDL, via un projet fédérateur autour de l’agriculture durable et de la biodiversité. Une mission pourrait être nommée pour élaborer ce nouveau projet emblématique, animer le dialogue avec toutes les parties prenantes, imaginer les soutiens aux actions portées par les acteurs locaux et préfigurer une future « Société civile du bocage » à qui serait confiée la concrétisation de ce projet agricole innovant sur les 1600 hectares préservés et la gestion de l’usage de ces terres agricoles.

Des expériences réussies peuvent être inspirantes. Celle du Larzac, où les terres récupérées après l’abandon de l’extension du camp militaire sont depuis gérées, avec la satisfaction de tous, par une société foncière titulaire d’un bail emphytéotique de longue durée signé avec l’Etat. Celle également du Plan Loire Grandeur Nature qui avait acté, après cinq années d’occupation du site de Serre de la Fare, l’abandon de quatre projets de barrages sur la Loire et permis de mettre en place une équipe pluridisciplinaire d’experts aux services de territoires et des porteurs de projets.

L’Etat peut également être fort en assumant une phase de transition de quelques mois vers un retour à la normale. Est-ce si étonnant, pour un projet si mal emmanché depuis plus de 50 ans ? Cette transition pourrait commencer à se concrétiser par de premiers signaux rapides, dont un nettoyage de la route « à chicanes » RD 281 qui doit sans délai retrouver une circulation normale. Le dialogue sera aussi enclenché avec les citoyens non-violents qui expérimentent sur le site de nouvelles organisations sociales ou activités -de facto pour l’instant de façon irrégulière-, pour, par exemple à terme, qu’une zone définie de la ZAD leur soit accessible pour continuer ces activités dans une relation régularisée. L’Etat gérera cette transition et les éventuelles difficultés qu’elle engendrera. Il faudra évidemment également du temps pour gérer la question de la remise à plat des droits de propriété et d’usage des terres sur lesquelles devait être construit l’aéroport.

Plus de grand projet sans évaluation correcte des impacts

L’Etat peut également démontrer sa force en s’assurant qu’il n’y ait plus jamais de projets menés comme celui-ci l’a été. Il doit y avoir un avant et un après NDDL. Les convictions d’élus locaux, aussi respectables soient-elles, ne doivent plus suffire à convaincre de l’utilité d’un grand investissement. Il faut de nouvelles pratiques : plus jamais un grand projet ne pourra être mené sans que ses impacts sur les grands enjeux de demain (climat, préservation des terres agricoles) ne soient correctement évalués et que ses alternatives n’aient été envisagées ; c’est d’ailleurs le sens de la loi sur le dialogue et l’évaluation environnementale des projets qui va être votée dans quelques semaines, sans beaucoup d’écho médiatique alors qu’elle changera vraiment la donne.

Enfin, l’Etat doit être fort dans sa négociation avec le groupe Vinci. Il est hors de question de payer des centaines de millions d’euros à un groupe qui tire une grande part de ses bénéfices d’équipements dont la puissance publique lui a confié la gestion, et qui de plus, gère l’aéroport existant de Nantes-Atlantique !”

Matthieu Orphelin, député (LREM) de Maine-et-Loire et José Bové, eurodéputé écologiste

 

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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