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NDDL : retour sur un projet « indispensable »

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Bernard Crozel est élu municipal écologiste à Grand Landes (Vendée) et ancien responsable de la commission « gestion des déchets » d’Europe Ecologie Les Verts. Il a suivi de près l’élaboration du projet Notre-Dame-Des-Landes et a participé à la défense de cette zone humide depuis le début. Souvenirs et précisions d’un « ancien combattant ».


« Excusez moi de me laisser un peu aller à l’émotion d’un ancien combattant, mais il y a des jours, on a le droit de mettre un peu d’affect. 50 ans que j’espère l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes (NDDL), c’est pas rien, c’est énorme ! 

Petit retour en arrière;  en 1967/70 je bossais dans les locaux de l’Oream, L’organisme charger d’établir le « livre blanc » de la métropole d’équilibre « Nantes St Nazaire » selon la politique gaullienne de la DATAR, pour le rééquilibrage territorial de la France. La DATAR avait établi une « grille d’équipement » à laquelle chaque métropole d’équilibre devait répondre. Dans cette grille, il y avait un alinéa sur un « aéroport international ». C’est donc par volonté administrative pure, sans besoin avéré, que les chargés de mission de l’OREAM se sont mis en quête d’une implantation. 

A l’époque, l’autoroute Nantes – Paris n’existait pas et les axes Nantes-Rennes et Nantes-St Nazaire étaient à 2 voies. En train, on mettait pas loin de 4 heures pour voyager de Nantes à Paris avec traction diesel entre le Mans et Nantes. Nantes atlantique s’appelait « Chateau bougon » et recevait des Caravelles, pas des Boeing.

C’est donc au milieu de nulle part que les chargés de mission ont trouver un espace Est-Ouest plat. Ils avaient pensé aussi aux bord de la Loire entre Nantes et St Nazaire, mais ils ont préféré réserver cet espace à l’industrie « au bord de l’eau ». Une « mode » qui a engendré Fos-sur-Mer et Dunkerque. A l’époque je me marrais en leur disant qu’ils préparaient un « camp retranché » au milieu des Chouans et que çà réussirait sûrement aussi bien que Diên Biên Phu. La guerre d’indochine était encore dans toutes les mémoires.

Un trait dérisoire

J’ai fait partie des lanceurs d’alerte du premier collectif contre l’aéroport. J’ai dessiné et tiré en sérigraphie le premier autocollant en triangle. Beaucoup de potes de l’époque ont disparu. On aura eu droit de passer par tous les espoirs et tous les découragements face aux tentatives renouvelées de remettre le projet en selle. Avec à chaque fois, de nouvelles justifications foireuses. Tout çà parce que deux clampins dans un bureau ont tracé une patate au feutre rouge sur une carte.

50 ans de lutte pour effacer ce trait dérisoire, c’est complètement dingue. Tous les intérêts financiers, toutes le combines politiques, toutes les justification bidons n’avaient pour but  que de camoufler cette gestion désinvolte du territoire. Les chargés de mission n’ont jamais mis de certitude sur le bien fondé de leur trait. Et la machine d’état se veut infaillible, ce qui a rendu ce trait intouchable. Il faut que ce combat permette aux services de l’état  de comprendre les limites démocratique de leur pouvoir…

Une méthode politique

C’est en cela que je voudrais tirer un coup de chapeau à Edouard Philippe, le Premier Ministre. Non pas tant pour la décision d’abandonner l’aéroport de NDDL, que pour la méthode employée. Regardez intégralement son discours, c’est une grande leçon de méthode politique. Le raisonnement, l’étude concrète et la pensée systémique sont au rendez-vous. Avec une telle méthode, honnête intellectuellement, où les mots ne sont pas que de l’habillage de postures, le débat politique a un sens dans lequel la pensée citoyenne a sa place. Il faudra s’en souvenir pour la suite. Cette méthode c’est 10% d’abstention en moins aux prochaines élections ! »

Bernard Crozel, élu municipal à Grand Landes
et ancien responsable EELV

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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