Ecologie pour Rosny

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Le Printemps de l’écologie

Dans cette tribune publiée le 9 juin 2018 sur le site du Huffington Post, Michèle Rivasi – députée européenne EELV et co-fondatrice de la Criirad, appelle la galaxie écologiste à abandonner les jeux d’appareil pour bâtir une plateforme commune rassemblant les acteurs de la transition démocratique, sociale et écologique qui se reconnaissent dans le film « Demain » ; la génération « climat » (Alternatiba, 350.org, ANV-COP21…) et les partisans du vivant, des communs, de la cause animal et de l’interdépendance planétaire. « Seul un réveil citoyen peut raviver l’espérance collective de jours meilleurs ».

L’écologie politique est dans une situation paradoxale. Le « chamboule-tout » de 2017 a permis une clarification. Les partisans du capitalisme vert, d’une écologie d’accompagnement dite « positive » ont rejoint le mouvement d’Emmanuel Macron. Partisans des petits pas et d’une écologie soluble dans le marché, ils continuent de croire qu’une chimérique « main invisible » viendra rendre responsable socialement et environnementalement les acteurs économiques, ne se rendant pas compte des mystifications d’écoblanchiment. 

L’épreuve du pouvoir et le calvaire subi par Nicolas Hulot (malgré sa foi du converti à l’urgence écologique et sa popularité) au gouvernement montre bien la difficulté d’infléchir le modèle libéral-productiviste sans mobilisation citoyenne et sans s’attaquer frontalement aux lobbies industriels et à sa capture scientifique et réglementaire. L’écologie n’est pas un dîner de gala mais une vérité qui dérange. Face au spectre du triomphe de la barbarie (de l’argent et du fanatisme identitaire et national-populiste), l’écologie offre une alternative crédible et positive à condition de ne pas tomber dans le piège d’une écologie-vernis de consensus servant d’alibi à la reproduction du système et aux chantres du gérer en rond.

L’écologie de transformation est une vérité qui dérange car elle remet en cause un modèle de société fondée sur l’accaparement des richesses, l’opacité et la domination dans les modes de production et d’extraction desdites richesses. L’écologie doit être mobilisée sur ces deux jambes en étant ancrée dans les institutions et en initiant des mouvements de mobilisation citoyenne et d’innovation démocratique pour la transition écologique en luttant avec force contre les lobbys et en initiant de nouveaux modes de co-production transparente et participative des politiques publiques.

 

Toutefois, force est de constater que dans le champ politique cette écologie de transformation n’est plus incarnée seulement par EELV. Benoît Hamon et son mouvement Génération.s défendent une social-écologie dans le cadre d’une autre Europe en intégrant à leur programme la sortie du nucléaire, la transition écologique de l’économie, le revenu garanti universel, la taxation des robots… Jean-Luc Mélenchon et sa France Insoumise défendent un écosocialisme fondé sur la planification écologique et une écologie populaire considérant que les premières victimes de la dégradation de notre environnement sont les catégories les plus défavorisées.

Si des convergences et des alliances programmatiques peuvent se nouer dans l’avenir avec ces mouvements sur des scrutins nationaux ou la conquête de mairies à l’instar de ce qui s’est fait en Espagne, à Barcelone et Madrid, avec les villes rebelles, des divergences de vue existent qu’ils restent à aplanir et la disparation du champ politique d’une force écologiste autonome serait un blanc-seing donné au gouvernement pour une régression sur le volet environnemental comme on le voit aujourd’hui avec la récente mise en péril de la loi Littoral ou la perpétuation du modèle agro-alimentaire libéral-productiviste avec la loi alimentation.

 

La question écologique devient incontournable et dans la société les mobilisations écologistes foisonnent sans avoir trouvées encore de débouché politique malgré l’urgence des crises écologiques avec le bouleversement climatique, l’extinction de la biodiversité, l’épuisement des ressources naturelles la crise sanitaire générée par un écosystème devenu toxique. Trois familles émergent dans le champ écolo-citoyen qu’il convient de rassembler en vue des prochaines élections européennes et municipales pour donner force et puissance à une écologie en mouvement pesant dans la société comme contre-pouvoir mais aussi dans la vie institutionnelle pour transformer les politiques publiques et entamer la grande transition écologique et solidaire aux différents échelons territoriaux. La priorité aujourd’hui doit être là et non dans d’illusoires jeux d’appareils réalisés dans une logique de cartel.

 

L’urgence est de réunir cette galaxie écologiste en mouvement pour bâtir une plateforme commune :

  • les acteurs de la transition démocratique, sociale et écologique ; ceux qui se sont reconnus dans le film de Cyril Dion et de Mélanie Laurent Demain  ; ceux qui inventent des alternatives locales, promeuvent l’écodéveloppement, des Colibris aux Pas sans nous (pour améliorer le quotidien dans les quartiers populaires) en passant par Nuit Debout et ceux qui ont défendu la candidature de Charlotte Marchandise ; mais aussi ceux qui réinventent la démocratie locale comme à Saillans, défendent le municipalisme en s’inspirant de l’écologiste libertaire Murray Bookchin (de la Belle démocratie à l’archipel des Jours Heureux) …)

 

  • La génération climat (Alternatiba / 350.org / ANV-COP 21…) : née de la mobilisation lors du sommet de Paris en 2015 et du tour Alternatiba, cette jeunesse fait de l’insurrection citoyenne contre le bouleversement climatique la matrice de leur engagement et de leurs actions du local au global, de la mise en place de plans climat territoriaux à la mobilisation internationale pour mettre fin à l’extraction d’énergie fossile.

 

  • Les partisans du vivant, des communs, de la cause animale, de l’interdépendance planétaire (du rassemblement des écologistes pour le vivant d’Aymeric Caron -REV- à Valérie Cabanes en passant par L214…) : défenseurs d’une écologie moins anthropocentrée, ils considèrent que chaque être vivant doit avoir les mêmes droits que les êtres humains, que la notion de souveraineté doit être revisitée pour passer à une gestion collective, communautaire des communs

 

Il convient d’écrire avec cette nouvelle génération qui n’est plus uniquement dans l’alerte mais qui invente des possibles ici et maintenant une nouvelle saison de l’écologie politique autonome, réformiste et radical. C’est l’heure d’être au rendez-vous de cette convergence d’une écologie de transformation qui concilie culture de résistance et culture de la reliance et de la résilience.

Les échéances européennes et municipales sont propices à cette émergence du printemps de l’écologie.

 

Seul un réveil citoyen peut raviver l’espérance collective de jours meilleurs. Il existe des milliers de lucioles qui brillent ici et là et inventent le monde de demain et montrent qu’une autre société, qu’un autre vivre-ensemble est possible.

Il faut que toutes ses petites lumières convergent et répondent à l’obscurantisme et à la barbarie post-moderniste pour faire naître un nouvel humanisme, une nouvelle Renaissance. 

L’écologie politique demeure l’idée propulsive d’un XXIe siècle confronté à une crise systémique, où se joue la survie de l’humanité face à une réelle menace d’autodestruction.

 

Bâtissons ensemble un projet de société. Inventons de nouvelles frontières de régulation ; un nouvel imaginaire démocratique. Appelons à une métamorphose du droit international pour mieux protéger la planète Terre et ses habitants. Offrons un nouvel horizon aux européens fondé sur la paix, le cosmopolitisme, l’interdépendance planétaire, la solidarité internationale entre les peuples, la lutte contre les crimes industriels et environnementaux des multinationales…
Réapprenons, à l’image des peuples premiers, notre rôle de gardiens. Nous devons retrouver le chemin d’une cohabitation harmonieuse avec les arbres, les plantes et les animaux mais aussi entre nous. Retrouvons ce désir d’harmonie, le respect du vivant sous toutes ces formes. 

 

Ensemble, Maintenant !

 

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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