Notre société doit changer de logique. Viser toujours plus de croissance économique est suicidaire sur une planète par définition non extensible. La protection de l’environnement est liée à l’imagination et à la création d’un monde plus sobre, plus doux et plus solidaire. Les responsables politiques et les élus – nationaux et locaux – doivent comprendre la nécessité de cette évolution et l’expliquer à leurs concitoyens. Mais la majorité municipale (LR + UDI) rosnéenne est loin du compte. Tribune politique, Rosny Magazine, Septembre 2018.
Canicule en France cet été, incendies en Californie, Portugal, Grèce et même en Suède. Toujours plus de détritus sur les plages pour ceux qui ont eu la chance de partir. Toujours plus de pollution de l’air en Ile-de-France et à Rosny, pour ceux qui sont restés. Il est temps de réagir… Mais il est difficile de se motiver et de changer nos habitudes si nous ne comprenons pas vraiment le problème à résoudre… C’est le cas du changement climatique. Entre les discours de ceux qui le nient et les explications des scientifiques, de plus en plus alarmantes sur le sujet, la majorité d’entre nous ne sait pas à quel saint se vouer.
L’impasse de la croissance
Les fondements de la vie sur cette planète connaissent pourtant des modifications dramatiques. De nombreuses espèces sont en train de disparaître, victimes de substances chimiques, de la surpêche, du braconnage ou tout simplement de la disparition de leur milieu naturel. La pollution de l’air, de l’eau et des terres par des substances chimiques, des hydrocarbures ou des morceaux de plastique est dramatique. A l’inverse, les fondements de la vie politique, économique, médiatique et sociale ont peu changé depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Et globalement, nous continuons de faire comme si de rien n’était. Comme ses prédécesseurs, le gouvernement appelle toujours la croissance de ses vœux. Il prône la compétitivité économique qui « seule peut permettre à la France de réduire le chômage et diminuer l’endettement ». Les entreprises continuent de privilégier les résultats financiers pour satisfaire leurs actionnaires. Elles limitent la rémunération des salariés et les investissements qui pourraient réduire la pollution engendrée par leurs activités.
Le rôle des élus
Or si nous souhaitons une planète capable de tous nous accueillir, il nous faut modifier notre style de vie : moins utiliser la voiture, refuser les emballages inutiles, privilégier les produits alimentaires locaux, arrêter l’artificialisation des sols, etc. Les élus, qui ont les moyens et le temps de comprendre l’importance de l’enjeu climatique, devraient être parmi les premiers à expliquer la situation à leurs concitoyens. Au niveau national, le gouvernement et les députés devraient proposer des mesures politiques fortes : partage du travail, protection absolue des consommateurs, fiscalité favorable à l’isolation des bâtiments, soutien aux transports collectifs et à l’agriculture bio… Au niveau local, les maires et conseillers territoriaux devraient montrer l’exemple à travers leur gestion : ingrédients 100% bio dans les cantines, aménagement de la voirie pour favoriser les déplacements doux, investissements dans les économies d’énergie, implantation des logements sociaux de manière harmonieuse pour favoriser le vivre ensemble.
La protection de l’environnement est liée à l’imagination et à la création d’un autre monde, plus sobre, plus doux, plus solidaire. Un objectif que la majorité municipale (LR + UDI) de Rosny-sous-Bois, adepte d’une vision exclusivement gestionnaire depuis 35 ans, se refuse à envisager. Aveuglement…
Eric Béal, conseiller municipal EELV
