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Le «padamalgam» de Marine Le Pen

Marine Lepen déclare qu’il ne faut pas confondre l’attaque d’une mosquée commise par un ancien militant RN avec  les positions de son parti. Elle soutient qu’il ne faut pas « faire d’amalgame ». Le problème, c’est qu’elle n’est jamais à court d’un amalgame s’agissant des liens supposés entre islamistes et religion musulmane…  Or, dans tous les cas, les discours intolérants échauffent les esprits fragiles et favorisent le passage à l’acte…
Texte publié par Laurent Joffrin sur le site de LIbération le 29/10/2019


Acte isolé et discours intolérant
Si le contexte n’était pas tragique, l’ironie involontaire de la déclaration prêterait à sourire. Apprenant qu’un ancien candidat FN aux élections départementales avait tiré sur deux fidèles d’une mosquée, elle a condamné énergiquement l’attaque et expliqué que ce genre d’acte violent n’avait rien à voir avec les thèses de son parti. Et c’est un fait que le RN s’en est toujours tenu à la légalité et qu’il a récusé sans ambages l’usage de la violence pour faire progresser ses idées. En somme, à ceux qui mettraient en rapport l’acte d’un exalté et le discours intolérant du RN, Marine Le Pen dit : «Attention, pas d’amalgame

Médicament fictif
Elle a ainsi mis en avant l’avertissement dont se moquent un peu lourdement les publicistes d’extrême droite quand un républicain de bon sens met en garde contre «l’amalgame» souvent fait entre les crimes de jihadistes et les prescriptions de l’islam, entre la petite minorité intégriste ou violente et la masse des musulmans. Ces polémistes ont même inventé, dans une formule sarcastique, un médicament fictif, le «padamalgam», que «la bien-pensance» administrerait au bon peuple pour l’endormir face au danger islamiste. Ainsi, c’est aujourd’hui Marine Le Pen qui a ingurgité à son tour, pour les besoins de sa cause, une forte dose de «padamalgam».

Mises en causes obsessionnelle
Ce qui laisse une question entière : il arrive qu’une atmosphère d’intolérance, un climat tendu, un usage excessif de l’invective, échauffent les esprits plus fragiles ou plus vindicatifs et favorise le passage à l’acte. Certains prêches, certaines vidéos intégristes peuvent encourager les plus violents parmi les islamistes. De même, la multiplication obsessionnelle des mises en cause de l’islam, des musulmans, la critique des manifestations de piété sur la voie publique (qui sont pourtant légales), finit par créer un contexte dommageable, pour ne pas dire dangereux. Samia Ghali, élue de Marseille, a eu raison d’interroger la tenue d’un débat sénatorial sur le voile que portent certaines «mères accompagnantes» lors des sorties scolaires au lendemain d’une attaque contre une mosquée. Le gouvernement a eu raison de juger que la proposition de loi était à la fois injustifiée et inopportune.

Ne pas emmerdez les musulmans
L’hystérie entretenue autour des questions identitaires, qui finissent par occuper toute la scène, détériore la qualité du débat public et occulte d’autres questions plus essentielles, d’ordre social ou économique. Feu Georges Pompidou, avec son faux bon sens paysan, avait dit un jour, devant la prolifération des lois et des règlements : «Arrêtez d’emmerder les Français.» Qui dira, au lendemain de cette attaque contre une mosquée dont l’activité pacifique ne dérangeait personne : «Cessez d’emmerder les musulmans.»

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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