Ecologie pour Rosny

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Le logement : thème de campagne incontournable et illustration à Rosny

En 2007, Nicolas Sarkozy voulait « une France de propriétaires ». A peine élu, le nouveau président a pris des mesures pour encourager massivement l’accession à la propriété. Cinq ans après, le résultat de cette politique est « consternant » pour la Fondation Abbé-Pierre. Illustration par l’exemple à Rosny-sous-Bois, commune gérée par l’Uram (UMP + Nouveau centre).

Comment répondre à côté des besoins des français en matière de logement ? En 2007, le candidat Sarkozy avait plusieurs slogans, parmi lesquels « travailler plus, pour gagner plus », mais aussi « une France de propriétaires« . Oublions le premier qui s’est résumé à « travailler plus »… et voyons à quoi le second a abouti.

Crédits d’impôt sur les intérêts d’emprunts immobiliers, prêt à taux zéro élargi à l’ensemble de la population début 2011, et surtout, prorogation des dispositifs de défiscalisation de type « Scellier » qui, plutôt que multiplier le nombre de propriétaires occupants, développent le parc locatif privé. Certes, la défiscalisation de type Scellier vient d’être supprimée, mais elle coûtera tout de même la bagatelle de 28 milliards d’euros au budget de la France. Plus ennuyeux, ces aides ne créent pas forcément de logements là où la demande est la plus forte et elles ne permettent aucun contrôle sur le montant des loyers. En réalité, il s’agit plutôt d’une aubaine pour les plus riches.

Le 17e rapport annuel sur l’état du mal-logement présenté par la Fondation Abbé-Pierre (FAP) indique que les 10% des ménages les plus riches possèdent 50% du patrimoine global dont les 2/3 en immobilier, quand 10% des moins riches possèdent 7% du patrimoine global. Dans le même temps, 700.000 personnes sont privées de domicile personnel en France dont 133.000 sans domicile fixe. Mais au total, ce sont 3,6 millions de personnes qui sont non ou très mal logées et plus de 5 millions qui se retrouvent « en situation de réelle fragilité de logement« . Comment croire que seul le marché privé puisse proposer des solutions à ce fléau ?

Pour la FAP, la solution est dans la construction d’un plus grand nombre de logements (500 000 par an, dont 150 000 sociaux) et dans « la maîtrise des prix par une politique de régulation permettant de sortir les logements de la spéculation ». Pour sa part, Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle de mai 2012, reprend cet objectif (voir son projet, page 29). En Ile-de-France, l’urgence réside dans la construction de HLM pour se rapprocher du taux des pays les plus équipés. Comme les Pays-Bas, où les HLM constituent quelque 35% du parc locatif. Et où 600 associations locales animent un secteur du logement social qui s’autofinance et ne reçoit plus de subventions de l’Etat depuis 1995. Nous en sommes loin.

Illustration implacable à Rosny-sous-Bois, où les chantiers immobiliers se multiplient. Les bords des grands axes (avenue du Président John Kennedy ; avenue du Général de Gaulle ; boulevard Gabriel Péri ; rue du général Leclerc ; avenue Jean Jaurès) sont destinés à se couvrir d’immeubles. Les opérations ont d’ailleurs largement commencé sur les quatre premiers cités. « Le préfet met la pression pour que la commune réponde au besoin de logement en Ile-de-France », indique de manière répétitive Claude Capillon, maire de Rosny. Rien d’étonnant à cela, considérant que notre commune est déjà bien desservie par le RER E, et qu’elle aura également une ou deux stations de métro à l’avenir (voir le projet du STIF).

Reste à savoir si les immeubles actuellement en cours d’élévation répondront à la demande concrète de logement. Actuellement, quelque 1900 familles sont en attentes d’un logement social à Rosny. Même si sur ce total, un certain nombre n’habitent pas notre commune, cette liste est révélatrice du besoin de logement à prix modéré. Or, le maire refuse de construire du logement social sous prétexte « qu’il faut faire venir des populations qui paient l’impôt« , comme l’a relevé Aminata Gakou, élue de la liste Autrement Rosny, dans sa dernière tribune, publiée dans Rosny Magazine.

Quel dédain, quelle condescendance et surtout quelle erreur de la part du maire de Rosny et de sa majorité UMP + Nouveau Centre. L’un et l’autre affirment répondre à un besoin social en accueillant favorablement les projets des promoteurs immobiliers, mais en réalité, ils sont au service des plus riches, de ceux qui peuvent investir… Fin janvier, les deux tiers des fenêtres de l’immeuble construit au bas de la rue Pernès n’étaient pas allumées le soir… Une situation révélatrice. Ces logements ont été achetés par des investisseurs et en dépit des besoins, ils trouvent difficilement preneur pour cause de loyer trop élevé.

Auteur : EB1962

Militant EELV, élu municipal à Rosny-sous-Bois

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