Tribune rédigée pour « Rosny Ecologique et Solidaire », le groupe d’élus EELV, PS et apparenté PC au Conseil Municipal de Rosny-sous-Bois. Rosny Magazine d’octobre 2016.
La démocratie n’est pas seulement une « technique de gouvernement ». C’est une valeur. Le plus souvent, une majorité d’électeurs ne représente qu’une minorité de citoyens inscrits sur les listes électorales. A Rosny-sous-Bois, l’Uram (LR + UDI) n’a rassemblé que 5.461 suffrages, soit 49,44% des votants aux dernières élections. Ces 5.461voix ne représentaient que 23,33% des 23.402 électrices et électeurs inscrits en mars 2014, un peu « juste » pour brandir sa légitimité politique afin d’appliquer son programme à la lettre. Ce sont donc les représentants d’une forte minorité qui prennent les décisions et engagent notre avenir pour les 30 ans à venir. Certes, Claude Capillon est bien légalement maire et son élection s’est déroulée sans irrégularité. Mais moins de un électeur sur quatre a vraiment choisi son programme, ce qui devrait l’inciter s’appuyer sur les associations représentatives et les conseils de quartier, pour rechercher le plus large consensus avant de prendre des décisions. Or il fait tout le contraire
Créer un espace des parents à l’école
A la rentrée, plusieurs groupes de parents d’élèves se sont vu refuser la possibilité de se réunir dans l’école de leur enfant. Prétextant la nécessité de faire des économies, Patrick Capillon, maire adjoint aux politiques éducatives, ne veut plus rémunérer les astreintes tardives des gardiens d’école et propose des horaires impossibles aux parents. Ceux-ci expliquent qu’ils ne peuvent se libérer tôt dans la soirée. Il les dirigent alors vers la maison des associations située dans le centre de la commune. De quoi refroidir l’ardeur des parents dans les quartiers les plus excentrés. Cette décision va à l’encontre de la loi pour « La programmation et la refondation de l’École de la République » (2013), qui prévoit la création, dans tous les établissements d’enseignement, d’un espace à l’usage des parents et de leurs délégués. Elle est aussi le symptôme d’un refus d’une vraie démocratie participative.
Renforcer la démocratie participative
La mésaventure des parents d’élève vient après la décision d’étendre le périmètre des quatre conseils de quartier existants pour couvrir les onze quartiers de la commune. A défaut de supprimer des instances pourtant très contrôlées, puisque les participants aux conseils de quartier sont tous choisis par la mairie, notre premier édile a décidé de les noyer sous le nombre de problèmes soulevés. De façon à garder la main pour imposer ses solutions. Or les élus de la république sont chargés de maintenir les conditions du bien vivre ensemble. A l’heure où le radicalisme religieux et le replis nationaliste menacent la cohésion de notre société, Claude Capillon et sa majorité auraient été mieux inspirés de renforcer la démocratie participative locale plutôt que de l’affaiblir.
Eric Béal, Europe Ecologie Les Verts – 06 82 36 15 15 – Twitter : @EELVRosny93
