Réaction à l’interview de François Hollande sur France 2, jeudi 28 mars 2013. Prendre en compte le monde réel est une bonne chose… mais il ne faudrait pas oublier que la crise actuelle est systémique. Pour retrouver un taux d’emploi correct, il faut changer de logique…
Croissance zéro, chômage record, pouvoir d’achat en berne… Dès la première phrase de l’interview de François Hollande, David Pujadas résumait les grandes caractéristiques d’une situation économique très préoccupante. Objectif du président de la République : faire mieux comprendre les grandes orientations et les objectifs de sa politique aux français. Mais a-t-il fourni des explications convaincantes ?
Pour Rue 89, cinq raisons pourraient pousser les français à l’optimisme : l’engagement maintenu sur le chômage ; la promesse de ne pas augmenter les impôts en 2014 ; celle de simplifier les obligations administratives ; le fait que les français continuent d’avoir suffisamment d’enfants pour renouveler la population de l’hexagone ; le sang-froid présidentiel…
Le même site relève également cinq raisons de douter : les outils pour retrouver la croissance ne sont pas à la hauteur de la tâche ; Malgré une volonté présidentielle affichée, les outils mis en avant pour inverser la courbe du chômage paraissent dépassés ; le président affirme qu’il « ne veut pas d’une politique qui conduirait l’Europe à l’austérité », mais il assume aussi la réduction des dépenses de l’Etat qui contribue à plomber la croissance ; Il n’assume pas un certain nombre de ses promesses : cumul des mandats, droit de vote des étrangers, etc ; Et son discours est peu mobilisateur.
Certes, comme Cécile Duflot dans le JDD, on peut se féliciter « que François Hollande ait dit qu’il fallait maintenant développer les filières d’avenir comme la transition énergétique, les énergies nouvelles, la voiture propre. » Mais on peut également se demander si notre ancienne secrétaire générale n’adopte pas la méthode Coué en affirmant que « ce qui a été dit doit être fait. » François Hollande semble très loin d’analyser les crises (économique, écologique et énergétique) dans toute leur complexité.
Dans un communiqué, Jean-Philippe Magnen, porte parole d’Europe Ecologie Les Verts, souligne qu’il « est temps de préciser les diagnostics sur lesquels se fonde l’action du gouvernement, et d’admettre que l’enjeu n’est pas d’attendre ou espérer le retour – si hypothétique – de la croissance économique, mais de fonder une politique de création d’emplois intégrant la perspective d’une croissance faible. Car l’enjeu est bien de construire les conditions d’un nouveau modèle de développement.«
En d’autres termes, la recherche et l’investissement dans des secteurs d’avenir comme les énergies renouvelables et la rénovation thermique peuvent créer les emplois indispensables à l’inversion de la courbe du chômage. En outre, ces investissements permettront d’alléger la facture énergétique de la France. Pour sortir de l’impasse du libéralisme, il faut plus d’écologie…
