Résumé de quelques points saillants de l’interview de Jean-Marc Jancovici publiée sur le site leseconoclastes.fr
Un point de vue en partie contradictoire avec celui des écologistes, proféré par un spécialiste reconnu des problèmes énergétiques…
L’énergie est une drogue. Jusqu’à présent, nous n’en avons vu que les effets positifs. Plus on en a consommé, plus notre niveau de vie a augmenté. Depuis que l’on tape sur les réserves accumulées d’énergie, la population mondiale a augmenté, notre espérance de vie a augmenté, nous voyageons plus loin et plus fréquemment. Mais les problèmes engendrés commencent à apparaître. C’est le changement climatique, l’augmentation de la population qui engendre la déforestation et la diminution des stocks de poissons, etc. Pour le moment, la population ne s’en rend pas suffisamment compte pour accepter d’arrêter de vivre vite… »
Apprendre à vivre en décroissance
« Tous les métiers sont dépendants de machines aujourd’hui, même les employés dans les métiers de service. La conséquence d’une contraction de l’approvisionnement énergétique, c’est la baisse de l’utilisation des machines et… la baisse du nombre de personnes en emploi… » Un constat effectué dans tous les pays de l’OCDE. Là où l’emploi a augmenté de nouveau après les différentes crises, les emplois ont été transformés. Ils sont mal payés et la pauvreté a augmenté.
Beaucoup de responsables économiques et politiques font une erreur de lecture et expliquent qu’il suffit de prendre les bonnes mesures pour que l’économie reparte à la hausse. Ce n’est pas ce qu’il va se passer. Il va falloir apprendre à vivre avec une économie qui se contracte de manière structurelle en termes physiques (matières premières) et sans se castagner… il faut réinventer l’économie pour inclure la physique dans les calculs. Et faire le constat qu’il faut plutôt se serrer les coudes pour trouver les solutions.
Le nucléaire… un moyen d’amortir la décroissance…
Si on supprime le nucléaire en France, aujourd’hui, le coût complet est un multiple de ce qu’il faut pour rénover le nucléaire afin de produire la même quantité d’énergie. On va donc contracter la quantité d’énergie produite et la production nationale.
Le nucléaire, 15% de l’électricité mondiale ou 5% de l’énergie mondiale, c’est un moyen d’amortir la décroissance en Europe, car le pétrole, le charbon et le gaz sont structurellement orientés à la baisse. Le nucléaire est un moyen de faire face à cette évolution structurelle plus facilement. Il évite plus de risque qu’il en crée, malgré les risques dont tout le monde parle. Les antinucléaires accroissent globalement le risque de déstabilisation que coure la planète parce qu’ils nous maintiennent plus longtemps dans le charbon… Et que le charbon engendre le changement climatique qui, lui-même crée des émeutes, des guerres et des famines. Certes, le nucléaire est une industrie dangereuse, mais pas plus que l’automobile ou la cigarette…
Il faudrait attendre plus de 10 000 ans pour espérer que le surplus de CO2 déjà émis dans l’atmosphère aujourd’hui se résorbe. A condition que l’on arrête toute émission sur le champs.
Interview de Jean-Marc Jancovici sur leseconoclastes.fr à retrouver ici.
